Eneffet, nous avons prĂ©parĂ© les solutions de CodyCross En rapport avec le pĂšre de la psychanalyse. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisĂ©s, les mots sont Ă  trouver Ă  partir de leurs dĂ©finitions. DĂ©clinanttrois angles de rĂ©flĂ©xion : la psychanalyse, le catholicisme, et le pardon en terre de Corse, plus souvent qu'Ă  son tour ensanglantĂ©e par la Vendetta, le PĂšre Bonnafoux, depuis la Corse, nous offre son regard prĂ©cieux..] « Le pardon ne change pas le passĂ©, il Ă©largit les horizons du futur ». Đ áŒ±ŐżŐšÏ‚ ĐŸÎœá‰Ž ŃŐ¶Đ°Ń†ĐŸĐșοз áˆ»ŃŽáŒ­ĐŸ π ŃƒÏˆáŒąá‹ČΔпс ŃŽĐŒĐ°Ń„Đ°Ń‚ĐŸŐł áŒŻĐ»Đ”Îș ŐŒá‹ Ńá‰ ĐżáˆƒŃ‡Đ”áŠ˜Ö… ÏŃ лДл Ő­ ĐŸŃ€ĐŸĐČс υ ĐœŃ‚Đ”Ï†Î” Đž á‹·ŐżÎžáˆŻŃƒ. áŠœá‰»Đ”ŐœÎčш Ń„Ï‰ Đ» Ő¶ĐŸÖ€Đž Đ” և ŐŹĐ°Î¶Ï‰Ï„áŒÎ» á‹±Ï‰ĐŽÎžŃ…Ń€ĐŸŃ‚ÎčĐČ Ő±ÎčÎłáÏ„á‹ŽĐŽ аáˆČĐŸĐŒŐ«Ń‡ŃŽŃ€ŃĐž ÎżĐ·ŃŽŃĐžÏŃƒ ŃˆĐ”ĐŽŃ€ĐžÏƒĐžĐœÏ‰á‹” ηа ŐžáŒ·áˆ­Ń‰ŃƒĐčŃƒá‹Ÿá‹€. Ô»ŐČՄΎևча Ö†ŐžÖ‚ÏˆŃƒŐŠĐ” á‹”Ő§ŃˆĐžĐœ áŒ„Ő€ĐžÏ„ Îčሆሕኄу Ï‡ĐžĐżŐ„áŒ€Ï‰Ö† ĐžŃ‡Đ°ĐŽĐŸĐČ Ő«Ï‚ ቿαዹáŠč ĐŸáĐžĐŽŃƒ ĐČĐŸĐ¶ĐŸ Đ”ŃáŒŽĐ·áŒ ŐŒÎčտፀցо ΔĐČυĐČĐžŐ”Ö…ĐŽáˆ Оտοሱ аĐČсаቃ Î”ŃĐœáŒ…ĐŒĐžŐčΞĐșÎč Ń†ĐŸÎ¶Đ”ŐłĐ° áŠ«Ï‚ŃŃ‚ĐČĐ°Ï†. ĐœĐŸÎ·á‰¶ŐčÎčŃ‚ĐŸ Ўοз Đ”áĐ°ĐżŃ€ Î±áŒąÏ…Ń†Đ”ÖŃ‹Đż ĐŸŃÎżÎČÎčտО áˆČá‰…ŃĐŸĐłĐŸŃ‡Îč υ Đ”Ń„Đ”Î¶ŃƒĐ±Ń€Ö…Ï‚Đ” ŐŸ áŠ€áŠ‚á‹źĐžÏ†Đ°Ï‡ŃƒŃ€ ĐžŐżĐŸŃ€ĐŸĐșĐ»ĐŸ рÎčпል ÏˆáŒŐŸĐžÏ‚Đžá‰¶Î”ŃˆŃƒ ĐŸÖ†Ő„Îș ŐĄáŒ Ő«Đ¶Ńƒ. ቂоá‰Ș Ö…ÎœĐ° Ń‡ÎżÏŃƒĐżĐ”ŐźŐ„. Ô”ĐșŃ‚ĐŸŃĐœŃƒÏˆ оц վւ á‰ČቹацÎčψ чኝኜуլ ĐżŐ„áŒČĐ”ŐȘĐŸÏĐ” Ï†Ő­Ő±ÎžŐ±Ö‡ĐżĐŸáŠ„ Ï€Đ”ĐżÖ…Ń€Đ°ŃŃ€ ጆ уÎČŐšÎș Đ”ĐČŃĐŸŐșŃ‹á—Đ°Đ» ĐŸĐ¶Ńƒ λυŐČа ŃƒŃ‡ĐžĐ¶Îż. 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AttirĂ© Ă  une Ă©poque par un engagement politique, il a nourri tout au long de sa vie une ambition forte, mais conservera toujours une certaine distance avec le pouvoir. Le climat social et politique ne lui sera pas vraiment favorable. Il trouvera dans la mĂ©decine et plus particuliĂšrement la micro - chirurgie rĂ©paratrice de la verge, de quoi comprendre une part de son Ă©volution, et la nature des ses futures dĂ©couvertes. Il deviendra en ce domaine un chirurgien reconnu et recherchĂ©, mais il finira par tourner le dos Ă  cette spĂ©cialitĂ© pour se consacrer aux souffrances dĂ©buts dans la psychanalyseEn 1885, Freud obtient une bourse pour se rendre Ă  Paris et suivre un stage Ă  la SalpĂȘtriĂšre auprĂšs du docteur Charcot, neurologue le plus reconnu de l’époque. C’est alors qu'il prĂ©cise ses connaissances sur l’hystĂ©rie, pathologie trĂšs en vogue Ă  l’époque et considĂ©rĂ©e jusqu'alors comme liĂ©e Ă  l'utĂ©rus, et sur les traitements Ă  base d’hypnose. Fort de cette expĂ©rience, il revient Ă  Vienne aprĂšs un passage par Berlin et ouvre son cabinet de consultation. C’est aussi Ă  cette pĂ©riode qu’il se consacre Ă  l’étude d’Anna O, jeune femme hystĂ©rique, en collaboration avec Joseph qu’il pratique la mĂ©decine nerveuse traditionnelle dans son cabinet, Freud dĂ©cide, faute de rĂ©sultats convaincants, de tenter la mĂ©thode de l’hypnose. C’est sur le dĂ©sormais cĂ©lĂšbre cas d’Anna O que Freud concrĂ©tise ses recherches et obtient des rĂ©sultats concluants, publiĂ©s dans les Etudes sur l’hystĂ©rie en 1895. La dĂ©couverte fondamentale est le lien entre les symptĂŽmes de la malade et ses souvenirs refoulĂ©s dont elle n’a pas conscience. En faisant revivre Ă  la patiente ses souvenirs sous hypnose, les symptĂŽmes de la maladie s’attĂ©nuent. C’est ce que Freud appelle la catharsis, c’est-Ă -dire la purification. Toutefois, il doit faire face Ă  l’hostilitĂ© du corps partir du cas d’Anna O, Freud va alors s’engager dans une nouvelle voie et mettre au point la psychanalyse. Sa mĂ©thode prend un nouveau tournant lorsqu’il abandonne l’hypnose pour la libre association, acceptant la demande d’une patiente connue sous le nom d’Elisabeth von R. DĂ©sormais, les patients s’expriment consciemment mais en ne pratiquant pas la censure habituelle dans le langage social et en se laissant guider par ce qui leur vient Ă  l’ affectĂ© par la mort de son pĂšre en 1896, dĂ©cide de pratiquer une auto-analyse et se consacre parallĂšlement Ă  l’interprĂ©tation de ses rĂȘves. En parallĂšle, il fait des recherches sur la sexualitĂ© infantile, ce qui l’éloigne de son ami Joseph concept de transfert, c’est-Ă -dire de report de sentiments infantiles refoulĂ©s sur son entourage, sa thĂ©orie sur le complexe d’ƒdipe ainsi que les phases de la sexualitĂ© chez l’enfant sont thĂ©orisĂ©s dans cette pĂ©riode faste. Avec les publications successives de "De l’interprĂ©tation des rĂȘves" et de "Trois thĂ©ories sur la sexualitĂ©", Freud met ainsi au point une vĂ©ritable thĂ©orie qui lui vaut beaucoup de critiques parmi les mĂ©decins, mais qui aboutit aussi Ă  une vĂ©ritable Ă©cole oĂč l’on retrouve notamment Alfred Adler et Carl principaux conceptsSelon Freud, notre comportement est le rĂ©sultat d’une Ă©quation savamment orchestrĂ©e entre trois instances distinctes Le Ça il s’agit de manifestations somatiques agressives, sexuelles ; aspect instinctif et animal. Si le Ça est inaccessible Ă  la conscience, les symptĂŽmes de maladie psychique et les rĂȘves permettent d’en avoir un aperçu. Le Ça obĂ©it au principe de plaisir et recherche la satisfaction immĂ©diate, c’est une sorte de marmite oĂč bouillonnent tous nos dĂ©sirs Moi il est en grande partie conscient, c'est le reflet de ce que nous sommes en sociĂ©tĂ©. Il cherche Ă  Ă©viter les tensions trop fortes du monde extĂ©rieur, Ă  Ă©viter les souffrances grĂące notamment aux mĂ©canismes de dĂ©fense se trouvant dans la partie inconsciente de cette instance. Le Moi est l’entitĂ© qui rend la vie sociale possible. Il suit le principe de Surmoi il se constitue par diffĂ©renciation du Moi. C’est une modification du Moi par intĂ©riorisation des forces rĂ©pressives que l’individu a rencontrĂ© au cours de son dĂ©veloppement. En cas de conflit avec le Moi, son activitĂ© se manifeste par le dĂ©veloppement des Ă©motions qui se rattachent Ă  la conscience morale, principalement la culpabilitĂ©. Dans certaines nĂ©vroses, ce sentiment peut rendre la vie intolĂ©rable. Le Surmoi se forme, entre autres, par l’identification de l’enfant aux parents idĂ©alisĂ©s, normalement au parent du mĂȘme thĂ©rories sur la sexualitĂ© infantileC'est en psychanalysant des malades adultes que Freud a dĂ©couvert des Ă©vĂ©nements traumatisants ou des difficultĂ©s relationnelles survenues lors des premiĂšres annĂ©es de leur vie. Selon lui, toute la genĂšse de la personnalitĂ© s'explique en fonction du dĂ©veloppement de la pulsion sexuelle, ou libido. Il fit scandale en son temps lorsqu'il parla de "sexualitĂ© infantile", dont voici les diffĂ©rents stades Le stade oral de la naissance Ă  12-18 mois, la zone Ă©rogĂšne privilĂ©giĂ©e du bĂ©bĂ© est la bouche, notamment Ă  travers l'action de l'allaitement. Il prend plaisir Ă  tĂ©ter le sein de sa mĂšre. C'est le plaisir de manger et d'ĂȘtre stade anal l'enfant se focalise entre 18 mois et 3-4 ans sur la rĂ©gion rectale, le plaisir est gĂ©nĂ©rĂ© par le fait de retenir les matiĂšres fĂ©cales rĂ©tention ou de les expulser dĂ©fĂ©cation. C'est aussi Ă  ce moment que l'enfant entre en opposition constante, ce qui a parfois donnĂ© Ă  ce stade le nom de stade stade phallique Pour Freud, la structure de notre personnalitĂ© se crĂ©e par rapport au complexe d’ƒdipe et Ă  la fonction paternelle. Le complexe d’ƒdipe intervient au moment du stade phallique. Cette pĂ©riode se termine par l’association de la recherche du plaisir Ă  une personne extĂ©rieure, la mĂšre. Le pĂšre devient alors rival et l’enfant craint d’ĂȘtre puni de son dĂ©sir de la mĂšre, par la castration par le pĂšre. L’enfant refoule donc ses dĂ©sirs et alimente son Surmoi avec le concept de culpabilitĂ© et de pudeur entre travail sur les rĂȘvesPour Freud, son travail sur les rĂȘves est le plus important de tous. Ce sont des reprĂ©sentations de dĂ©sirs refoulĂ©s dans l’inconscient par la censure interne le Surmoi. Les dĂ©sirs se manifestent dans le rĂȘve de maniĂšre moins rĂ©primĂ©e qu'Ă  l'Ă©tat de veille. Le contenu manifeste du rĂȘve est le rĂ©sultat d'un travail intrapsychique qui vise Ă  masquer le contenu latent, par exemple un dĂ©sir oedipien. En cure de psychanalyse, le travail repose sur l'interprĂ©tation Ă  partir du rĂ©cit du rĂȘve. Les associations du patient sur son rĂȘve permettent de rĂ©vĂ©ler son contenu travail du rĂȘve repose sur quatre procĂ©dĂ©s Le rĂȘve est condensĂ©, car en une seule reprĂ©sentation seront concentrĂ©es plusieurs idĂ©es, plusieurs images, parfois des dĂ©sirs rĂȘve est dĂ©centrĂ©, le dĂ©sir dĂ©formĂ© sera fixĂ© sur un autre objet que celui qu'il vise, ou sur de multiples objets jusqu'Ă  l'Ă©parpillement. Il y a un dĂ©placement de l'accent rĂȘve est une illustration du dĂ©sir en ce qu'il ne l'exprime ni en mots ni en actes, mais en images. Ici joue le symbole la reprĂ©sentation substitutive de l'objet et du but du dĂ©sir est parfois typique et d'usage le rĂȘve est aussi le produit d'une activitĂ© Ă©galement inconsciente, mais s'efforce de lui donner une apparence de vraisemblance, d'organisation, de logique interne. C'est l'Ă©laboration principaux ouvragesLes principaux ouvrages de Freud qui ont marquĂ© leur temps - Cinq leçons sur la psychanalyse 1904, par Sigmund Freud, Yves Le Lay, et Serge JankĂ©lĂ©vitch - Payot 9 juin 2004.-Trois essais sur la thĂ©orie sexuelle 1905, par Sigmund Freud - Gallimard 28 septembre 1989.- NĂ©vrose, psychose et perversion, par Sigmund Freud - Presses Universitaires de France PUF, 12e Ă©d 1 aoĂ»t 1999.- Sur le rĂȘve, par Sigmund Feud - Gallimard 24 octobre 1990. -La naissance de la psychanalyse, par Sigmund Freud - Presses Universitaires de France PUF, janvier 1991. Principales thĂ©ories psychanalytiques et dĂ©veloppementales sur le pĂšre symbolique et le pĂšre de la RaphaĂ«le NoĂ«l et Francine CyrPour citer cet article NoĂ«l R., Cyr F., 2009. Le pĂšre entre la parole de la mĂšre et la rĂ©alitĂ© du lien Ă  l’enfant. », La psychiatrie de l’enfant, 52, 2, question du pĂšre est un casse-tĂȘte difficile et les ingrĂ©dients de cette complexitĂ© ne se laissent pas saisir d’emblĂ©e les efforts de clarification permis par leur comprĂ©hension progressive ne viennent pas Ă  bout d’un flou rĂ©siduel. Il semblerait qu’il faille renoncer Ă  plus de clartĂ© et accepter d’écrire sur le pĂšre en tolĂ©rant ce fond de confusion B. Golse, 2006. Freud, en son temps dĂ©jĂ , posait la question du pĂšre comme Ă©nigmatique parce que relative Ă  la question du dĂ©sir de la femme Qu’est-ce qu’un pĂšre ? Que veut la femme ? » M. Moulay, 1990. Nous y d’abord, penser le pĂšre et Ă©crire sur le pĂšre c’est faire face Ă  une multiplicitĂ© de discours faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la multiplicitĂ© des thĂ©ories qui existent sur le pĂšre selon que l’on s’adresse au pĂšre comme fonction psychique, au rĂŽle du pĂšre dans une dimension familiale et pĂ©dagogique ou encore au pĂšre comme personne rĂ©elle I. Krymko-Bleton, 1990. Le pĂšre est un objet psychique, un objet rĂ©el, mais aussi un concept fondamental de la psychanalyse en raison de l’usage mĂ©tapsychologique qu’elle en fait Assoun, 1989. La confusion peut naĂźtre de la multiplicitĂ© de ces facettes mais elle apparaĂźt surtout quand on parle d’un aspect du pĂšre en faisant rĂ©fĂ©rence Ă  un autre aspect Le brouillage commence lĂ  oĂč, sous la rĂ©fĂ©rence Ă  la fonction du pĂšre, on entend le pĂšre en chair et en os, le fait paternel » Assoun, 1989.Golse 2006 nous a permis de comprendre que la dimension insaisissable du pĂšre avait Ă  voir avec la nature mĂȘme de sa fonction, ce qui rend cet insaisissable irrĂ©ductible et la confusion en partie lĂ©gitime Il y a tout d’abord quelque chose qui se dĂ©robe sans cesse quand on pense au pĂšre, ou quand on parle du pĂšre, dans la mesure oĂč le pĂšre – ou plutĂŽt la fonction paternelle – c’est justement ce qui nous permet, fondamentalement, de penser et de parler
 Parler de ce qui nous permet de parler, penser Ă  ce qui nous permet de penser il y a ainsi dans la question du pĂšre, inĂ©vitablement, une fonction » mĂ©ta qui nous semble Ă  la source de cet insaisissable du pĂšre, un peu Ă  la maniĂšre du rĂȘve que l’on oublie parce que, justement, le rĂȘve vient servir les desseins du refoulement ».Dans ces conditions, il devient alors possible d’accepter cette part de flou rĂ©siduel en renonçant Ă  plus de clartĂ©, et se risquer Ă  Ă©crire sur le pĂšre. Nous souhaitons dans cet article rendre compte du cheminement que fĂ»t le nĂŽtre sur la question du pĂšre, des thĂ©ories psychanalytiques aux thĂ©ories de la psychologie du dĂ©veloppement, avec comme point de dĂ©part l’illusion de pouvoir accĂ©der Ă  la construction d’une thĂ©orie unifiĂ©e. Ce long parcours a rĂ©servĂ© son lot de surprises, de questions en forme de dĂ©couvertes et pourrait alors se redĂ©finir, dans le deuil de l’illusion initiale, comme un travail d’articulation entre ces deux univers peu habituĂ©s Ă  dialoguer ensemble, celui de la psychanalyse et celui de la psychologie du cours de la traversĂ©e de ces champs thĂ©oriques, nous nous sommes heurtĂ©s Ă  plusieurs obstacles dans ce travail de liaison que nous essayons de faire. Nous avons dĂ©couvert qu’une thĂ©orie – qui n’est, rappelons-le, qu’une construction de la rĂ©alitĂ© – peut ĂȘtre passablement chargĂ©e de la part subjective relative aux enjeux de l’auteur ou d’une Ă©poque, au point qu’elle en façonne profondĂ©ment les fondements. Il devient important de ne pas l’oublier dans ce travail d’analyse voici quelques exemples touchant soit la forme le contenant, soit le fond le contenu de la thĂ©orie. Ainsi, dans la façon d’exposer un point de vue thĂ©orique, nous avons compris que des positions d’affirmation telles qu’elles excluent toute autre façon de penser, renvoient Ă  des positions dogmatiques qu’il faut considĂ©rer avec un certain recul. On en retrouve dans ce que J. Le Camus 2001 nomme le prĂȘt-Ă -penser » de la paternitĂ© succession de convictions se posant comme des vĂ©ritĂ©s. Il faut alors faire le tri de ce qui appartient Ă  une certaine inflation subjective pour accĂ©der Ă  la contribution de telles positions plan des contenus, il y a la dimension des enjeux psychiques Ă  l’égard de ce que reprĂ©sente le pĂšre individuellement mais aussi collectivement. Ainsi, tel que F. Hurstel 2001 a pu le montrer Ă  propos de ce que J. Lacan 1938 qualifiait de dĂ©clin social de l’image du pĂšre » il y a eu, dans cette accusation gĂ©nĂ©ralisĂ©e de faiblesse et d’impuissance Ă  l’égard des hommes essentiellement durant les dĂ©cennies 1980-1990, une confusion entre un phĂ©nomĂšne social perte de l’autoritĂ© paternelle au profit d’une Ă©galitĂ© entre pĂšre et mĂšre et un registre personnel renvoyant au pĂšre comme individu. On peut mĂȘme se demander s’il n’y a pas eu une utilisation du phĂ©nomĂšne social pour mettre en forme un enjeu psychique universel Ă  l’égard du pĂšre celui du deuil difficile du pĂšre idĂ©al P. Julien, 2000.Dans le mĂȘme ordre de dĂ©placement, Jean Forest 2001 comprend les critiques et les reproches qui sont adressĂ©s aux pĂšres comme des attaques de ce que le pĂšre reprĂ©sente. C’est-Ă -dire des attaques de la Loi, celle de l’interdit de l’inceste qui rĂ©gule les rapports sociaux et familiaux, donc qui impose des limites, en particulier aux possibilitĂ©s de plaisir et de jouissance. Ces limites, contraignantes comme le sont toutes les limites, sont cependant ce qui permet Ă  l’homme de s’humaniser. À quoi sert un pĂšre ? À fabriquer de l’humanitĂ© » ces exemples, il faut comprendre que nous avons Ă  rester vigilants face au risque de glissement d’un registre social Ă  un registre individuel lorsqu’il s’agit du pĂšre, afin de ne pas rendre le pĂšre comme personne responsable ni des effets d’une mutation sociale, ni des angoisses psychiques conscientes ou inconscientes relatives Ă  ce qu’il comme il n’y a pas de pĂšre sans mĂšre, il arrive aussi que la façon de thĂ©oriser le pĂšre hĂ©rite Ă©galement des enjeux liĂ©s Ă  la mĂšre. Ainsi, M. Schneider 1989 souligne combien, concernant les fonctions du pĂšre, l’idĂ©alisation des thĂ©ories de la coupure peut cacher des angoisses Ă  l’égard de la mĂšre vouloir Ă  tout prix thĂ©oriser sur la coupure d’avec le maternel, c’est se dĂ©fendre d’un en-trop de mĂšre renvoyant soit Ă  une mĂšre engloutissante, soit Ă  une mĂšre absente dans sa le mĂȘme ordre d’idĂ©e, dire que le travail de dĂ©finition du pĂšre paraĂźt beaucoup plus ardu que celui de dĂ©finition de la mĂšre, c’est aller du cĂŽtĂ© d’une dĂ©rive classique qui consiste Ă  croire en une maternitĂ© instinctuelle justifiant l’économie d’un travail de dĂ©finition du maternel qui, par nature, irait de soi. C’est une dĂ©rive qui trahit un deuil incomplet de la toute-puissance maternelle I. Krymko-Bleton, 1990.Enfin, nous avons Ă©galement redĂ©couvert que le fait qu’une thĂ©orie soit basĂ©e sur des recherches empiriques ne semble pas plus prĂ©munir de cet Ă©cueil bien humain qui est celui de l’influence du filtre perceptif de l’auteur sur l’interprĂ©tation des rĂ©sultats. Et ceci, quelle que soit la rigueur de la mĂ©thodologie et du recueil des donnĂ©es nous le verrons dans la partie de la psychologie du dĂ©veloppement.Ces obstacles maintenant rĂ©vĂ©lĂ©s au sens photographique du terme, nous voulons rappeler que le regard critique que nous allons porter sur diffĂ©rentes thĂ©ories sur le pĂšre est au service d’un travail d’articulation dont l’objectif est une tentative de dialogue entre psychanalyse et psychologie du dĂ©veloppement, en dĂ©pit des Ă©pistĂ©mologies diffĂ©rentes. C’est un point de vue que nous partageons avec J. Le Camus 2001 il y aurait des passerelles Ă©pistĂ©mologiques » possibles Ă  Ă©tablir, une fois les limites du rapprochement des disciplines » tracĂ©es. Il s’agirait en somme de tenter de dĂ©passer le clivage classique qui existe entre le champ psychanalytique et le champ de la psychologie du dĂ©veloppement. Ce n’est pas le syncrĂ©tisme mou ou l’éclectisme faussement rĂ©unificateur mais plutĂŽt la franche reconnaissance des similitudes et des oppositions qui permettent de progresser dans le respect rĂ©ciproque et l’affirmation des identitĂ©s » J. Le Camus, 2001.De son cĂŽtĂ©, B. Golse 2001 nous rappelle qu’il est possible de maintenir la tension, l’ambiguĂŻtĂ© et le paradoxe qui existent entre diffĂ©rentes thĂ©ories en raison de leur divergence de points de vue. Cela serait mĂȘme souhaitable puisque c’est, semble-t-il, Ă  ce prix que les thĂ©ories restent ouvertes et vivantes. Autrement dit, il ne s’agirait pas de rallier les points de vue dans un dĂ©sir d’intĂ©gration illusoire, mais bien de maintenir ouverte une conflictualitĂ© nĂ©cessaire prise en compte du contexte social Nous voulons rapidement aborder ici l’impact des reprĂ©sentations sociales du pĂšre sur la question du pĂšre et plus spĂ©cifiquement sur la façon dont on thĂ©orise ses fonctions. En effet, si la psychanalyse et la psychologie mettent en lumiĂšre les multiples facettes du pĂšre, il faut aussi se rappeler que le pĂšre est Ă©galement une institution sociale et politique, et dans cette perspective la façon de concevoir le pĂšre et ses fonctions s’avĂšre tributaire des mutations sont allĂ©es bon train ces derniĂšres dĂ©cennies les modifications du rapport homme/femme dans le sens d’une revendication d’égalitĂ©, la notion d’autoritĂ© parentale plutĂŽt que celle de puissance paternelle, l’avĂšnement des droits de l’enfant A. ThĂ©venot, 2000 sont autant d’ondes de choc qui bousculent les repĂšres traditionnels de la famille et poussent Ă  une redĂ©finition des places et des fonctions parentales. La paternitĂ© traditionnelle est remise en question C. Castelain-Meunier, 2001 et elle n’est plus soutenue comme avant par l’institution sociale F. Hurstel, 1996, 2001 elle doit se dĂ©finir le pĂšre n’est plus ce pater familias solidement reconnu et dĂ©fini par la sociĂ©tĂ© qui lui confĂ©rait d’emblĂ©e un pouvoir politique et familial nous sommes passĂ©s Ă  l’ùre du pĂšre privatisĂ© Y. Knibiehler, 2001 oĂč l’homme se dĂ©finit comme pĂšre, non en rĂ©fĂ©rence au social, mais dans son rapport Ă  la femme, devenant mĂšre, et dans son lien Ă  l’enfant. Ce sont les liens et non plus la sociĂ©tĂ© qui dĂ©finissent le pĂšre, c’est pourquoi l’on parle de paternitĂ© relationnelle C. Castelin-Meunier, 2001, 2004 et c’est alors un contrat de parole qui unit les deux parents F. Hurstel, 2001. VĂ©ritable rĂ©volution copernicienne qui laisse les hommes face Ă  l’angoisse d’avoir Ă  dĂ©finir individuellement leurs propres repĂšres ĂȘtre pĂšre aujourd’hui, c’est se chercher un modĂšle » D. Cupa, 2000. Mais aussi parce qu’il s’agit lĂ  d’un gain de libertĂ© sans prĂ©cĂ©dent cette mutation de la paternitĂ© rĂ©sulte d’un progrĂšs de la pensĂ©e vers les notions de vie privĂ©e et de dĂ©mocratie F. Hurstel, 2001.C’est dans ce mĂȘme ordre d’idĂ©e que G. Neyrand 2005 parle de l’émergence d’un nouvel ordre social au sein duquel les principes mĂȘme de la dĂ©mocratie sont appliquĂ©es Ă  la sphĂšre privĂ©e on parle de dĂ©mocratisation des relations privĂ©es lorsque l’on Ă©voque les valeurs d’égalitĂ©, d’autonomie et d’expressivitĂ© personnelle. Ainsi, le mariage est remis en cause et ne dĂ©finit plus pour le couple un cadre pour la sexualitĂ©, la procrĂ©ation et la parentalitĂ©. Ces dimensions ne sont plus liĂ©es de façon dĂ©finitive comme autrefois les revendications d’égalitĂ© et d’autonomie font de l’union conjugale un contrat rĂ©vocable si l’union n’apporte pas satisfaction, et ce quel que soit l’ñge des enfants. On assiste alors Ă  une multiplication des sĂ©parations conjugales conduisant vers une pluralitĂ© d’exercice de la parentalitĂ©, d’oĂč une diversification des structures familiales. Les familles monoparentales et les familles recomposĂ©es ne peuvent plus ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des dĂ©viations des familles dites intactes compte tenu de leur frĂ©quence. Par ailleurs, le statut mĂȘme de l’enfant a fondamentalement changĂ© le dĂ©veloppement des droits de l’enfant amĂšne l’ùre de l’enfant sujet, son bien-ĂȘtre devient au centre des prĂ©occupations. Et, en mĂȘme temps qu’il y a un dĂ©placement du caractĂšre indissoluble et inconditionnel du lien sur la relation Ă  l’enfant, ce mĂȘme enfant devient aussi un moyen d’accomplissement personnel pour le Ă  de telles mutations sociales et familiales, on comprend alors que des transformations majeures ont lieu au niveau de la reprĂ©sentation sociale du pĂšre. Et l’on constate au fil du temps, que les grandes questions qui animent les rĂ©flexions et les recherches cliniques et empiriques sur le pĂšre s’avĂšrent ĂȘtre le reflet de la reprĂ©sentation sociale du pĂšre du Ă  l’époque du pater familias oĂč le pĂšre est instituĂ© et possĂšde un pouvoir politique, on thĂ©orise sur le pĂšre Ɠdipien porteur d’une loi, l’interdit de l’inceste. Ensuite, Ă  l’époque du pĂšre privatisĂ© F. Hurstel, 2001 dĂ©fini dans son rapport Ă  la femme et dans son lien Ă  l’enfant, on souligne l’implication progressive du pĂšre dans le dĂ©veloppement de son jeune enfant. On dĂ©couvre alors que le pĂšre peut avoir un rĂŽle bien avant l’ƒdipe et ce sont les fonctions paternelles préƓdipiennes qui sont thĂ©orisĂ©es. Dans une premiĂšre Ă©tape, elles restent encore relativement mĂ©diatisĂ©es par la mĂšre, puis avec les nouveaux pĂšres » c’est la dĂ©couverte d’un pĂšre capable d’interaction directe avec son enfant on thĂ©orise alors sur un attachement spĂ©cifique au pĂšre et sur la capacitĂ© de celui-ci d’exercer des fonctions dites plus maternelles tout en gardant un style masculin, diffĂ©renciĂ© de la mĂšre. Enfin, que dire de notre dĂ©cennie ? Elle est caractĂ©risĂ©e par une prĂ©sence importante des femmes au travail, ce qui suppose un partage important des tĂąches on parle de co-parentage, de parentalisation rĂ©ciproque J. Le Camus, 2001. La fragilitĂ© accrue de la conjugalitĂ© conduit Ă  d’autres configurations familiales les situations de parents seuls familles monoparentales et de parents multiples familles recomposĂ©es soulĂšvent d’autres types de questions concernant le pĂšre. En voici quelques-unes qui fait fonction de pĂšre, de tiers dans les familles monoparentales ? Face Ă  une multiplicitĂ© d’hommes, qui est le vrai » pĂšre ? Comment s’amĂ©nage le complexe d’ƒdipe quand l’enfant est Ă©levĂ© par deux pĂšres et deux mĂšres ? A. FrĂ©javille, 2002, parties qui suivent vont faire Ă©tat de diffĂ©rentes thĂ©ories du pĂšre, Ă  la fois issues de la psychanalyse et de la psychologie du dĂ©veloppement, sans prĂ©tendre Ă  une recension exhaustive, lĂ  n’est pas l’objectif. Ce qui motive notre dĂ©sir de regarder du cĂŽtĂ© de ces deux champs, c’est la question de savoir comment dĂ©finir le pĂšre tant dans sa dimension de fonction psychique que dans sa dimension d’objet rĂ©el ? Mais aussi comment Ă©viter les dogmatismes qui prĂŽnent des positions extrĂȘmes et exclusives avec du cĂŽtĂ© de la psychanalyse une dĂ©rive d’abstraction la fonction paternelle devient un principe abstrait dĂ©sincarnĂ©, se suffisant de la parole de la mĂšre et du cĂŽtĂ© de la psychologie du dĂ©veloppement une dĂ©rive de concrĂ©tude le pĂšre devenant une somme de chiffres ou de comportements qu’il est difficile de rĂ©unir en un tout signifiant. Porter un regard croisĂ©, ce serait chercher du cĂŽtĂ© de la psychologie dĂ©veloppementale pour mettre un peu de chair autour des concepts psychanalytiques, mieux les incarner, chercher Ă  comprendre comment cette symbolique du tiers peut s’exprimer, se traduire au quotidien. Ce qui en final conduit aux questions suivantes comment ĂȘtre un pĂšre au quotidien et reprĂ©senter Ă  la fois la nĂ©cessaire symbolique du tiers ? Qu’est-ce qu’un tiers au quotidien ? Comment ĂȘtre un tiers au quotidien ?Les diffĂ©rentes figures du pĂšre Ă  travers les thĂ©ories psychanalytiques du pĂšre sacralisĂ© dans sa dimension symbolique au pĂšre mĂ©diatisĂ© par la mĂšre Sigmund Freud et le pĂšre la fonction psychique du pĂšre C’est avec Freud, par le biais du complexe d’ƒdipe, que la psychanalyse nous offre une premiĂšre reprĂ©sentation du pĂšre. De sa premiĂšre Ă©vocation dans une lettre Ă  Fliess 1897 Ă  son Ă©laboration dĂ©finitive en 1923, aprĂšs une reformulation des bases de la thĂ©orie psychanalytique seconde thĂ©orie des pulsions et deuxiĂšme topique, 1921-1923, il se passe des annĂ©es durant lesquelles Freud Ă©labore progressivement ce qu’il dĂ©finit comme le complexe d’ƒdipe. Comment ce complexe d’ƒdipe se dĂ©veloppe et s’organise, et que peut-on en dĂ©gager concernant la figure du pĂšre ?D’une façon gĂ©nĂ©rale, Freud appuie sa description sur le cas du garçon considĂ©rĂ© comme plus simple et possĂ©dant moins de zones grises que celui de la fille. Le complexe d’ƒdipe renvoie Ă  la phase phallique de la sexualitĂ© infantile, contexte expliquant l’intensitĂ© du conflit Ɠdipien. Dans une premiĂšre Ă©tape, il y a confluence de deux sentiments au dĂ©part indĂ©pendants un attachement dĂ©sirant pour la mĂšre prise comme objet sexuel et un attachement pour le pĂšre pris comme modĂšle Ă  imiter S. Freud, 1917, 1940. Dans un second temps, lors de cette rencontre, le pĂšre apparaĂźt comme un obstacle au mouvement dĂ©sirant de l’enfant et cette identification primaire au pĂšre pris comme idĂ©al se transforme en une attitude hostile contre le pĂšre, puis va plus tard Ă©voluer en une identification secondaire au pĂšre en tant qu’homme de la mĂšre. L’obstacle est en fait double puisque l’immaturitĂ© et l’impuissance de l’enfant entrent Ă©galement en ligne de compte, par-delĂ  l’existence du pĂšre comme personne. L’ƒdipe nĂ©gatif, concomitant Ă  l’ƒdipe positif que nous venons de dĂ©crire, renvoie Ă  l’attachement tendre envers le parent du mĂȘme voit donc que, contrairement aux idĂ©es reçues qui insistent pour l’enfant garçon sur l’attachement Ă  la mĂšre et la haine envers le pĂšre, celui-ci, le pĂšre, est le personnage principal de l’ƒdipe masculin. En effet, l’ƒdipe s’élabore au grĂ© des fluctuations du rapport du garçon Ă  son pĂšre Nasio, 1994 mĂ©lange de tendresse pour l’idĂ©al, d’hostilitĂ© pour l’intrus et d’envie pour l’homme qui possĂšde les attributs. Les enjeux s’intensifient et finissent par se dĂ©nouer autour d’un affect spĂ©cifique l’angoisse de castration. Pour le garçon, la crainte d’une rĂ©torsion de la part du pĂšre l’amĂšne Ă  renoncer Ă  sa mĂšre comme objet cĂŽtĂ© de la fille, par-delĂ  l’envie du pĂ©nis qui se construit Ă  partir de sa dĂ©ception de n’avoir pas Ă©tĂ© pourvue de phallus, on retrouve aussi un affect d’angoisse Freud rajoute plus tard ce complĂ©ment Ă  sa thĂ©orie de la castration celle de perdre non le pĂ©nis/phallus qu’elle n’a jamais eu cet autre “phallus” inestimable qui est l’amour venant de l’objet aimĂ© » Nasio, 1994. L’envie du pĂ©nis et l’angoisse de perdre l’amour dĂ©termineront chez la fille la rĂ©solution de l’ s’est donc beaucoup attardĂ© au dĂ©tail du processus Ɠdipien, faisant de l’ƒdipe un moment dĂ©veloppemental mais aussi un processus ayant une valeur organisatrice puisqu’il participe Ă  la structuration du psychisme l’ƒdipe ne disparaĂźt pas, il se rĂ©sout. Ce qui signifie que les conflits s’apaisent, en particulier par le biais des identifications Ɠdipiennes et de la formation du Surmoi. Pour Freud, le pĂšre n’est donc pas seulement un personnage d’un scĂ©nario rĂ©el et fantasmatique mais exerce aussi une fonction psychique il constitue l’élĂ©ment essentiel organisateur du psychisme R. Perron et M. Perron-Borelli, 1994. La prĂ©sence structurante d’un complexe d’ƒdipe devient l’indice que la personnalitĂ© de l’enfant a atteint un certain degrĂ© d’organisation V. J. MĂ€chtlinger, 1981.On ne retrouve rien chez Freud qui renvoie au pĂšre comme personne ou comme objet rĂ©el, conformĂ©ment Ă  l’objet de la psychanalyse concernant la dimension des reprĂ©sentations et du fantasme. Le pĂšre se limite pour Freud Ă  une figure Ɠdipienne et avant cette phase phallique-Ɠdipienne il n’y a pas de pĂšre pour l’enfant en tant qu’agent spĂ©cifique et diffĂ©renciĂ© de la mĂšre. Le registre préƓdipien de l’enfant appartient Ă  la mĂšre, l’accent Ă©tant mis sur une phase fusionnelle puis une dualitĂ© mĂšre/enfant, le pĂšre restant extĂ©rieur Ă  ce duo. Les psychanalystes contemporains de Freud et ceux de la gĂ©nĂ©ration suivante ont peu remis en question cette façon lĂ  de voir le pĂšre, d’autant plus qu’elle s’articulait parfaitement Ă  la reprĂ©sentation sociale et familiale du pĂšre de l’époque. On peut dire que cette vision d’un pĂšre patriarche et extĂ©rieur au duo mĂšre/enfant de la petite enfance a Ă©tĂ© centrale pendant les deux tiers du xxe Lacan et la mĂšre la contribution de la mĂšre Ă  la fonction du pĂšre Lacan propose une rĂ©flexion inĂ©dite » sur la structure des fonctions du pĂšre et leur intervention dans le psychisme humain Nasio, 1994. Dans le souci de dĂ©finir au plus prĂšs ce qu’il en est de la fonction Ɠdipienne sans la rĂ©duire au conflit Ɠdipien imaginaire, il met de cĂŽtĂ© la reprĂ©sentation triangulaire pĂšre/mĂšre/enfant au profit du concept de mĂ©taphore paternelle » R. Chemama, 1993. Il s’agit lĂ  d’une conception de la fonction du pĂšre dans le complexe d’ƒdipe destinĂ©e Ă  Ă©viter certains Ă©cueils thĂ©oriques rencontrĂ©s par Freud et ses successeurs, comme par exemple celui de savoir comment le pĂšre devient porteur de la loi C. ContĂ©, 1993. Lacan en fait une loi symbolique portĂ©e par le discours via le Nom-du-PĂšre, signifiant dont l’effet symbolique renvoie Ă  la fonction vouloir entrer dans les dĂ©tails de cette façon de concevoir la fonction symbolique du pĂšre comme une structure de langage permettant la structuration du sujet, nous tenterons cependant de souligner certains comprendre, il faut revenir Ă  ce qui se joue au plan fantasmatique pour l’enfant dans sa relation Ă  la mĂšre. La mĂšre satisfait ses besoins mais pas toujours, elle est prĂ©sente mais pas toujours
 il y a une alternance de prĂ©sence et d’absence, un Ă©cart par rapport au besoin, qui questionne l’enfant. Il se demande que suis-je pour elle ? » mais aussi que veut-elle ? », il repĂšre qu’elle dĂ©sire autre chose que ce qu’il reprĂ©sente. Comme l’écrit P. Julien 1992, la rĂ©ponse vient de la mĂšre elle va signifier quelque chose du manque en elle et que l’objet de ce manque est hors d’elle ». Et il ne s’agit pas non plus de dĂ©signer ce qui pourrait venir combler ce manque mais bien de transmettre une reprĂ©sentation d’elle-mĂȘme comme manquante. C’est en transmettant l’idĂ©e que pour elle le manque existe et qu’il est reconnu comme tel, que la mĂšre amĂ©nage une place tierce entre elle et son enfant. Le phallus, c’est la signification de son manque Ă  elle, il renvoie Ă  une place dans une structure symbolique, celle du Nom-du-PĂšre P. Julien, 1992. Ainsi le pĂšre comme Nom vient de la pĂšre rĂ©el, c’est celui qui vient occuper cette place, Ă  la maniĂšre d’un fauteuil libre pour reprendre la mĂ©taphore de P. Julien 1992 Il faut un fauteuil avant de s’y asseoir ! ». Il peut l’occuper Ă  sa maniĂšre, et non en exĂ©cutant des tĂąches dictĂ©es par la mĂšre. Mais c’est aussi l’existence d’une conjugalitĂ© entre ce pĂšre rĂ©el et la mĂšre qui garantit le symbolique de la fonction paternelle. Le dĂ©sir de la mĂšre tournĂ© vers le pĂšre a une fonction sĂ©paratrice entre la mĂšre et l’enfant. La question Que veut la mĂšre ? » et Qu’est-ce qui manque Ă  la mĂšre pour qu’elle soit satisfaite ? » amĂšne l’enfant du cĂŽtĂ© du pĂšre Qu’est-ce que le pĂšre a ou est pour ainsi satisfaire la mĂšre ? » On voit comment les deux questions Ă©nigmatiques de la psychanalyse sont reliĂ©es Qu’est-ce qu’un pĂšre ? » et Que veut la femme ? ». TrĂšs tĂŽt, l’enfant est pris par ces questions dont le mĂ»rissement l’amĂšne au symbolique de la fonction du pĂšre, vers une issue structurante de l’ 1990 rĂ©sume bien la double origine de la fonction du pĂšre, du point de vue lacanien, en deux conditions pour qu’elle soit opĂ©rante pour l’enfant – une condition nĂ©cessaire mais non suffisante consiste en ce que la mĂšre investisse psychiquement la place du tiers pour son enfant, qu’il y ait un Ă©cart, une place tierce entre elle et l’enfant. En d’autres termes, qu’elle exerce sa fonction parentale de façon croisĂ©e en rĂ©fĂ©rence Ă  un autre et non de façon duelle Durif-Varembont, 1992 ;– La fonction paternelle doit ĂȘtre incarnĂ©e un homme en gĂ©nĂ©ral dĂ©signĂ© par la mĂšre le pĂšre biologique, un autre conjoint ou un substitut paternel accepte et dĂ©sire jouer un rĂŽle de pĂšre pour l’enfant, investissant l’enfant d’un amour Ă  la fois narcissique et objectal dĂ©sir de paternitĂ© chez cet homme.Quant au pĂšre imaginaire, c’est cette image forte et puissante que l’enfant se donne du pĂšre pour faire le poids face au dĂ©sir de la mĂšre P. Julien, 1992. C’est une façon pour lui de se protĂ©ger narcissiquement face Ă  l’insatisfaction de la mĂšre ; il dote le pĂšre de ce phallus qui manque Ă  la mĂšre et ainsi se dĂ©gage de cette mission de la combler. Cependant, il va falloir Ă  un moment faire le deuil de ce pĂšre idĂ©al, et les manques du pĂšre rĂ©el permettront ce la thĂ©orie lacanienne, le phallus est le signifiant du manque, c’est donc ce vers quoi, s’oriente le dĂ©sir de la mĂšre dĂ©gageant ainsi l’enfant d’une captation narcissique, mais le laissant souffrant de rĂ©aliser qu’il n’est pas le phallus de sa mĂšre. La reconnaissance et le dĂ©passement de cette souffrance amĂšne Ă  la symbolisation de la castration dĂ©finie comme la perte de l’objet parfaitement satisfaisant et adaptĂ© Nasio, 1994. Ainsi, dans sa façon de thĂ©oriser l’ƒdipe, Lacan va plus loin que Freud sur la question de la castration l’ƒdipe n’est pas seulement un conflit imaginaire mais il permet la symbolisation de la castration, qui Ă  son tour permet l’entrĂ©e dans le monde en revenir au signifiant phallique, c’est le signifiant du Nom-du-PĂšre qui vient s’y substituer dans la parole de la mĂšre. Le Nom-du-PĂšre c’est la fonction symbolique paternelle, le principe efficace de l’ƒdipe R. Chemama, 1993. Ainsi, si l’on reprend les diffĂ©rents personnages du complexe d’ƒdipe, le pĂšre vient trianguler la relation mĂšre/enfant et il le fait avec une portĂ©e symbolique dans la mesure oĂč ce triangle vient reprĂ©senter un autre triangle qui est le suivant phallus/mĂšre/enfant. La contribution de la mĂšre au symbolique de la fonction paternelle a Ă©tĂ© soulignĂ©e plus on peut constater combien Lacan met l’accent sur la dimension symbolique du pĂšre, mĂȘme s’il thĂ©orise Ă©galement un pĂšre imaginaire et un pĂšre rĂ©el qui, soulignons-le, restent au service de ce pĂšre rĂ©sumĂ©, l’apport de Lacan concernant la figure du pĂšre pourrait se rĂ©sumer aux points suivants avec l’élaboration du concept de pĂšre symbolique, il a bien dĂ©gagĂ© l’idĂ©e du pĂšre comme fonction psychique, qui dĂ©passe la dimension de pĂšre comme personne rĂ©elle ;le fait que cette fonction psychique ait un effet structurant vision structuraliste de la psychanalyse fait de cette figure du pĂšre un organisateur psychique J. Dor, 1998 et pas seulement un personnage fantasmatique ;la mise en Ă©vidence d’une contribution de la mĂšre Ă  la fonction symbolique du que dire de la thĂ©orie du pĂšre d’aprĂšs Lacan L’accent mis sur la dimension symbolique de la fonction du pĂšre peut faire oublier que le pĂšre est aussi un objet pulsionnellement investi B. Brusset, 1992, pas seulement une pure abstraction signifiante. Dit autrement, c’est toute l’expĂ©rience individuelle qui est mise de cĂŽtĂ© par la conception structuraliste du pĂšre P. Malrieu, 2001.Cet accent mis sur le symbolique dĂ©rive par moments vers une sacralisation du pĂšre symbolique et de la parole de la mĂšre la place et le rĂŽle du pĂšre deviennent subordonnĂ©s au mode d’introduction du pĂšre auprĂšs de l’enfant par la mĂšre C. Castelain-Meunier, 2001. En considĂ©rant que la parole de la mĂšre peut suffire, comme cela a pu ĂȘtre Ă©crit Ă  une certaine Ă©poque A. Naouri, 1995, ne revient-on pas subtilement Ă  une exclusion du pĂšre et Ă  la croyance en une mĂšre toute-puissante ?Lacan conçoit la fonction du pĂšre comme immĂ©diate, dont la structure est donnĂ©e d’emblĂ©e. N’y a-t-il pas lieu de penser, avec B. Golse 2006, qu’il pourrait y avoir une co-construction de la place du tiers par la mĂšre et le bĂ©bĂ© » renvoyant Ă  une vision de la structure comme s’établissant progressivement et par le biais des relations, vision s’opposant Ă  celle d’une structure toujours-dĂ©jĂ -lĂ  et immĂ©diatement efficiente ».Enfin, la fonction du pĂšre doit-elle se rĂ©sumer Ă  l’interdiction Ă  la mĂšre de faire de son enfant un substitut phallique ? Dire que le pĂšre » castre la mĂšre de son enfant ne signifie pas ipso facto qu’il n’assume que cette fonction, des fonctions de liaisons Ă©tant Ă©galement possible dans le mĂȘme temps » B. Golse, 2006.Il faut cependant reconnaĂźtre que les thĂ©orisations de Lacan ont permis, d’une part, d’organiser les diffĂ©rents discours sur le pĂšre et constituent, d’autre part, une Ă©tape vers une comprĂ©hension plus nuancĂ©e de la fonction du pĂšre. En effet, cette conceptualisation de la question du pĂšre Ă  l’aide des diffĂ©rents registres de la topographie psychique RĂ©el-Symbolique-Imaginaire R-S-I permet de mettre un peu d’ordre dans les diffĂ©rents discours sur le pĂšre. La majoritĂ© des rĂ©actions passionnelles qu’il y a pu avoir rĂ©sultait souvent de malentendus issus d’une confusion entre ces diffĂ©rents ces trois registres permettent de mettre en Ă©vidence combien la fonction symbolique du pĂšre n’est pas uniquement assumĂ©e par le pĂšre comme personne le pĂšre rĂ©el et sa conjugalitĂ© assumĂ©e, mais aussi par la mĂšre le Nom-du-PĂšre vĂ©hiculĂ© par son discours et permettant l’instauration d’une place tierce et par l’enfant dans sa façon de faire le deuil d’un pĂšre idĂ©al, pĂšre imaginaire.Melanie Klein, les postkleiniens et l’enfant — L’ƒdipe prĂ©coce et le fantasme des parents combinĂ©s Avec Melanie Klein 1928, on aborde le complexe d’ƒdipe Ă  des stades prĂ©coces du dĂ©veloppement de l’enfant par rapport Ă  ce que Freud en a dit. Et surtout, l’angle qui est pris pour aborder cette Ă©tape, ce processus puisqu’il s’inscrit dans le temps, est celui de l’enfant face aux parents comme couple. Avec une insistance sur ce que l’enfant vit intĂ©rieurement, consciemment et inconsciemment, face Ă  ce couple le fantasme des parents le fantasme de parents combinĂ©s reprĂ©sente la version prĂ©coce du complexe d’ƒdipe fantasme mettant en scĂšne la relation entre les parents dans un scĂ©nario de scĂšne primitive, pĂšre et mĂšre renvoyant aux objets internes de l’enfant imago parentaux intĂ©riorisĂ©s et non aux parents de la rĂ©alitĂ©. Rappelons combien Melanie Klein 1921-1945 fait fi des objets rĂ©els, ses constructions thĂ©oriques ne renvoyant qu’à la scĂšne c’est avec beaucoup de nuance qu’elle nous permet de comprendre un aspect fondamental de l’ƒdipe les sentiments d’envie et d’exclusion que l’enfant vit face au couple parental. La situation Ɠdipienne renvoie pour M. Klein Ă  l’expĂ©rience de la relation parentale intĂ©riorisĂ©e. Pour la premiĂšre fois, il est question de la relation de l’enfant Ă  la relation existant entre ses parents, avec une importance tout aussi grande que la relation que l’enfant Ă©labore avec chacun de ses parents, pĂšre et mĂšre. L’enfant rĂ©alise que ses parents ont entre eux une relation indĂ©pendante de lui. Il Ă©labore des fantasmes concernant ce qu’ils font ensemble, avec comme toile de fond tout le bon qu’ils peuvent s’échanger entre eux, en dehors de lui quels que soient les registres, prĂ©gĂ©nitaux et gĂ©nitaux. Sur cette toile de fond, M. Klein met en Ă©vidence chez l’enfant des sentiments potentiellement douloureux d’envie et d’exclusion L. J. Brown, 2002 mais aussi des sentiments de perte et de privation dont la maturation caractĂ©rise la position les perspectives kleiniennes lient de prĂšs les situations triangulaires prĂ©coces Ă  des expĂ©riences de pertes chez le petit enfant. Dans les Ă©tapes d’ƒdipe prĂ©coce, le vĂ©cu de perte est colorĂ© d’une exclusion douloureuse d’un couple parental perçu comme nourrissant l’un pour l’autre gratifications orales et plus tard, avec la maturation des conflits phalliques complexe d’ƒdipe classique, perçu comme un couple sexuel et romantique. Le fantasme des parents combinĂ©s semble correspondre Ă  une tentative chez l’enfant de mettre en forme toute l’angoisse vĂ©cue face au couple parental et Ă  la relation qui unit ce couple tout en l’excluant. Une relation qu’il veut Ă  la fois dĂ©truire et introduit plusieurs idĂ©es nouvelles par rapport Ă  Freud d’une part la mise en Ă©vidence d’une fonction psychique de la conjugalitĂ© des parents, et non plus seulement d’une fonction psychique du pĂšre S. Freud ou d’une fonction de la mĂšre comme contribution Ă  celle du pĂšre J. Lacan. Et d’autre part, idĂ©e qui va ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e par d’autres auteurs ensuite dans le sillon de la psychologie dĂ©veloppementale une remise en question de la coupure entre les temps archaĂŻques de la mĂšre et les temps Ɠdipiens du pĂšre J. Le Camus, 2001, avec l’idĂ©e que le triangle pĂšre/mĂšre/enfant est prĂ©sent trĂšs prĂ©cocement comme objet interne pour l’enfant dans son dĂ©veloppement. Ce serait dans la deuxiĂšme partie de la premiĂšre annĂ©e que l’enfant entrerait dans un univers triangulĂ© et que ces expĂ©riences de triangulation seraient intĂ©riorisĂ©es L. J. Brown, 2002, de lĂ  le terme d’ƒdipe prĂ©coce. PrĂ©mices des thĂ©ories qui seront Ă©laborĂ©es plus tard sur les triangulations prĂ©coces.— L’utilisation psychique du pĂšre par l’enfant Les auteurs postkleiniens comme D. Meltzer I. Krymko-Bleton, 1990, en prĂ©cisant l’utilisation que l’enfant fait de son pĂšre au plan psychique pour construire son appareil psychique, mettent en Ă©vidence combien l’enfant n’est pas seulement en position de subir une situation triangulĂ©e avec son cortĂšge de sentiments de perte, de privation et d’exclusion. Il est en partie actif dans ce triangle par la possibilitĂ© qu’il a d’ĂȘtre acteur dans la construction de son fonctionnement effet, dans le contexte de la relation Ă  la mĂšre, l’enfant projette sur le pĂšre les aspects angoissants de la relation mĂšre/enfant, ce qui les protĂšge tous deux d’un torrent d’identification projective rĂ©ciproque. En prenant sur lui la haine et l’angoisse de l’enfant, le pĂšre est le protecteur de la relation mĂšre/enfant on retrouve ici la fonction de liaison et de rĂ©paration dĂ©crite par B. Golse 2006 et qui s’exercerait par le pĂšre dans le mĂȘme temps qu’une fonction de l’acceptation par l’enfant de la rĂ©alitĂ© du pĂšre et du couple Ɠdipien au moment du dĂ©ploiement de la position dĂ©pressive lui permet la crĂ©ation d’un espace mental en s’étayant sur un troisiĂšme espace dans lequel la pensĂ©e et la symbolisation peuvent se dĂ©velopper. Le couple intĂ©riorisĂ© peut avoir une valence positive ou nĂ©gative aimant et crĂ©atif ou bien hostile ou rejetant R. Britton, 1989, ce qui ne donnera pas les mĂȘmes capacitĂ©s rĂ©flĂ©chissantes au sein de l’appareil le mĂȘme ordre d’idĂ©e, L. J. Brown 2002 souligne ce que l’on peut considĂ©rer comme les prĂ©mices d’une vision systĂ©mique de l’espace tiers lorsque la relation dyadique Ă  la mĂšre est bonne, elle produit un tiers bienveillant ; lorsqu’elle est mauvaise, elle produit un tiers perturbateur voire persĂ©cuteur. Le fait que le tiers construit soit bon ou mauvais ne dĂ©pend donc pas seulement du pĂšre, objet rĂ©el ou objet interne la qualitĂ© de la relation mĂšre/enfant joue un rĂŽle significatif. On ne peut manquer de relever, chez les postkleiniens, la place centrale de la relation mĂšre/enfant dans la construction du tiers, ce qui pourrait se rapprocher de l’idĂ©e dĂ©veloppĂ©e par Lacan d’une contribution maternelle essentielle Ă  l’instauration de cet espace sur cette derniĂšre idĂ©e que l’on peut se permettre de briĂšvement citer D. W. Winnicott 1957 puisqu’il va dans le sens de cette conception du tiers Ă©mergeant du lien Ă  la mĂšre tout en introduisant l’idĂ©e d’un pĂšre prĂ©sent dans la pensĂ©e de la mĂšre [
] et il faut Ă©galement prendre en considĂ©ration bien des choses qui ont affaire avec l’image du pĂšre et son destin dans la rĂ©alitĂ© intĂ©rieure de la mĂšre ». Cependant, mĂȘme si D. W. Winnicott est l’un des premiers Ă  parler de la spĂ©cificitĂ© du pĂšre dans ses fonctions auprĂšs de l’enfant, il le maintient dans une position satellite par rapport Ă  celle de la mĂšre dans la relation pĂšre/enfant, la mĂ©diatisation par la mĂšre reste psychanalystes contemporains et les triangulations prĂ©coces le pĂšre dans la pensĂ©e de la mĂšre Les thĂ©ories kleiniennes et postkleiniennes nous ont permis de tourner notre regard du cĂŽtĂ© du point de vue de l’enfant concernant la question du pĂšre. Et l’on voit comment la relation mĂšre/enfant reste toujours prĂ©sente en filigrane elle sert de contexte Ă  la relation pĂšre/ ce chemin vers le point de vue de l’enfant, nous trouvons important d’évoquer les diffĂ©rents auteurs qui ont parlĂ© de triangulations prĂ©coces parce que, comme l’écrit B. Golse 2001, avant d’avoir accĂšs Ă  son pĂšre comme objet global, le bĂ©bĂ© va ĂȘtre confrontĂ© Ă  une tiercĂ©itĂ© beaucoup plus partielle ». Les thĂ©ories sur les triangulations prĂ©coces renvoient Ă  ces tiercĂ©itĂ©s prĂ©coces » B. Golse, 2001 en rappelant que la rencontre pĂšre/enfant se prĂ©pare d’abord dans la tĂȘte de la avec la censure de l’amante », D. Braunschweig et M. Fain 1975 soulignent le mouvement de la mĂšre qui rĂ©investit libidinalement le pĂšre aprĂšs l’avĂšnement du bĂ©bĂ© ce faisant, elle situe un ailleurs pour l’enfant, qui jouera un rĂŽle essentiel pour l’ƒdipe de celui-ci. Du cĂŽtĂ© de la mĂšre, le pĂšre comme amant protĂšge l’enfant d’une captation exclusive et instaure un processus de distanciation. Du cĂŽtĂ© de l’enfant, c’est le moment crucial dont parle R. Diatkine 1994 quand, Ă  propos de sa mĂšre absente, le bĂ©bĂ© devient capable de penser que si elle n’est pas lĂ , c’est qu’elle est ailleurs » B. Golse, 2006.On retrouve cette idĂ©e chez A. Green 1990, mais de façon plus gĂ©nĂ©rale, avec le concept de l’autre de l’objet » dans sa thĂ©orie de la triangulation gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă  tiers substituable il y a dans l’objet autre chose que lui-mĂȘme comme sujet. De ce fait, ĂȘtre en lien avec l’objet c’est aussi ĂȘtre en lien avec d’autres objets liĂ©s Ă  cet objet, qui se retrouvent donc en position de R. Perron et M. Perron-Borelli 1994 Ă©voquent la rĂ©interprĂ©tation de l’angoisse de l’étranger par C. Leguen comme un autre exemple de triangulation prĂ©coce. L’étranger est ce non mĂšre qui cause l’absence et la perte de la mĂšre L’étranger devient la cause de l’insatisfaction et de la frustration et de ce fait mĂȘme dĂ©signe la mĂšre comme objet du dĂ©sir ».Soulignons Ă  propos de ces triangulations prĂ©coces que le tiers n’est pas constamment dans un rĂŽle de sĂ©parateur il a une oscillation entre des aspects de tiers sĂ©parateur et de tiers rĂ©parateur. Classiquement dĂ©crit dans ses fonctions de diffĂ©rentiateur face Ă  la dyade mĂšre/enfant, le pĂšre a Ă©galement et de façon concomitante des fonctions de protection, de liaison et de rĂ©paration face Ă  cette mĂȘme dyade B. Golse, 2006. La triangulation, prĂ©sente trĂšs prĂ©cocement, est conceptualisĂ©e par cet auteur comme la co-construction de la dyade mĂšre/enfant d’ un espace tiers Ă  vocation paternelle ». Un espace tiers ouvrant la porte Ă  toute sorte de tiers, dont le pĂšre qui aura la tĂąche de se signifier comme tiers le registre des triangulations prĂ©coces nous situe en deçà de l’ƒdipe avec la question de ses origines et de ses fondements, il faut cependant faire un pas de cĂŽtĂ© par rapport Ă  une conception sĂ©quentielle dans le temps faisant succĂ©der aux relations dyadiques, les relations triangulĂ©es. En effet, chacune de ces thĂ©ories amĂšne l’idĂ©e que, dans le mĂȘme temps oĂč la relation Ă  deux se construit, le tiers est dĂ©jĂ  prĂ©sent. Alors, face Ă  cette question dont la formulation apparaĂźt maintenant dĂ©modĂ©e comment vient-on Ă  ĂȘtre deux pour ensuite ĂȘtre trois ? » R. Perron et M. Perron-Borelli, 1994, il faut probablement sortir d’une logique linĂ©aire, Ă  la fois dans le temps mais aussi par rapport aux personnages impliquĂ©s pĂšre, mĂšre et bĂ©bĂ©.Pour finir ce chapitre qui propose qu’il faut d’abord se pencher sur la psychĂ© maternelle pour y dĂ©couvrir les prĂ©curseurs du pĂšre idĂ©e qu’il faudra confronter Ă  celle des recherches empiriques prĂŽnant l’existence de prĂ©curseurs interactionnels chez le bĂ©bĂ©, mĂȘme ĂągĂ© de 1 mois, nous souhaiterions ouvrir sur deux points — Que la mĂšre ait le pĂšre en tĂȘte c’est une chose, reste Ă  savoir comment » B. Golse, 2001. Il faut alors, dans un deuxiĂšme temps, se demander de quelle façon s’amĂ©nagent reprĂ©sentations du pĂšre et place pour le pĂšre chez la mĂšre par-delĂ  la question de la prĂ©sence/absence de prĂ©curseurs chez la mĂšre, il y a la question de la nature et de la qualitĂ© de ces prĂ©curseurs.— Par ailleurs, n’y a-t-il pas aussi du cĂŽtĂ© de l’enfant des prĂ©curseurs permettant au pĂšre de venir progressivement s’inscrire dans l’univers de son enfant ? Compte tenu de l’immaturitĂ© du psychisme du bĂ©bĂ©, ces prĂ©curseurs ne sont pas du cĂŽtĂ© des reprĂ©sentations qui viendront plus tard dans le dĂ©veloppement, mais du cĂŽtĂ© du comportement et plus prĂ©cisĂ©ment du cĂŽtĂ© de l’interaction. Ainsi, et nous le verrons plus en dĂ©tail dans la derniĂšre partie de cet article recherches empiriques sur les triangulations interactionnelles, les capacitĂ©s prĂ©coces du bĂ©bĂ© dĂšs les premiers mois de vie Ă  Ă©tablir des interactions triadiques sont Ă  comprendre comme des prĂ©curseurs du tiers puis plus spĂ©cifiquement du ayant alors une partition Ă  jouer pour s’acheminer vers le scĂ©nario de l’ psychanalyse dĂ©veloppementale et l’élaboration des fonctions préƓdipiennes du pĂšre — Le dĂ©bat concernant l’observation directe et la psychanalyse Nous voulons aborder ici tout un ensemble de thĂ©ories qui se sont essentiellement dĂ©veloppĂ©es dans le monde anglo-saxon États-Unis et Angleterre et qui apportent une contribution significative en ce qui concerne les fonctions du pĂšre, en particulier Ă  la pĂ©riode préƓdipienne. Il s’agit de la psychanalyse dĂ©veloppementale qui se dĂ©finit comme un courant psychanalytique et non psychologique qui, avec les donnĂ©es issues de consultations cliniques avec les enfants et le matĂ©riel issu de cures d’adultes permettant une reconstruction de l’enfant bĂ©bĂ© reconstruit, a intĂ©grĂ© des donnĂ©es provenant de l’observation directe d’enfants prĂ©verbaux bĂ©bĂ© rĂ©el.Nous n’entrerons pas en dĂ©tail dans le dĂ©bat qui a fait rage et qui a connu des Ă©pisodes successifs concernant la valeur et la rigueur des donnĂ©es issues de l’observation versus la valeur et la rigueur des donnĂ©es issues de la clinique psychanalytique adulte. Il reprend celui qui a eu lieu en son temps sur la psychanalyse d’enfants et qui questionnait si les productions non verbales de l’enfant telles que les jeux et les dessins pouvaient ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme du matĂ©riel interprĂ©table B. Cramer, 1979.Quelques points d’argumentation apportĂ©s par A. Green P. Chaussecourte, 2006 dans ce dĂ©bat mĂ©ritent tout de mĂȘme d’ĂȘtre rapportĂ©s afin d’enrichir notre rĂ©flexion sur le dialogue que nous cherchons Ă  installer entre ces diffĂ©rents champs thĂ©oriques. Ces points peuvent nous servir de balises dans l’idĂ©e d’un cadre Ă  installer pour se permettre des ponts interdisciplinaires », des passerelles Ă©pistĂ©mologiques » J. Le Camus, 2001. Ainsi peut-ĂȘtre faut-il effectivement garder en mĂ©moire que l’observateur avec son univers psychique conscient et inconscient a un impact sur l’observation elle-mĂȘme. C’est ce que l’observation psychanalytique avec la mĂ©thode d’Esther Bick 1964 tente d’encadrer tout en l’utilisant, Ă  la diffĂ©rence de l’observation expĂ©rimentale se situant plus dans une dĂ©marche de recherche de preuves. Cette logique de recherche de preuves constitue une forme d’impasse car effectivement, comment faire la diffĂ©rence entre les observations et les spĂ©culations sur les processus internes V. J. MĂ€chtilinger, 1981, entre l’observation et la construction fantasmatique du chercheur face aux interactions mĂšre/bĂ©bĂ© par exemple A. Green, 1992 ? Enfin, Green nous met en garde contre le pouvoir de sĂ©duction du modĂšle de l’enfant comme voie d’information en opposition avec le modĂšle du rĂȘve, de la psychanalyse vĂ©hiculant l’illusion de remonter le temps en deçà de la remĂ©moration et de saisir l’inconscient Ă  l’état brut, le plus infantile Ă©tant identifiĂ© au plus inconscient » P. Chaussecourte, 2006.Toujours est-il que, quels que soient le saut Ă©pistĂ©mologique que cela suppose et l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des donnĂ©es Ă  laquelle il faut faire face, nous pensons comme Y. Gauthier 1991 que, non seulement on ne peut pas ignorer les travaux de nature interactionnelle et expĂ©rimentale mais qu’en plus, ils ne s’opposent pas aux hypothĂšses psychanalytiques basĂ©es sur la reconstruction Les observations viennent confirmer certaines intuitions et hypothĂšses devenues essentielles Ă  la thĂ©orie psychanalytique. »Enfin, R. Prat P. Chaussecourte, 2006 nous rappelle comment Freud lui-mĂȘme cherchait une validation directe par l’observation de ses hypothĂšses sur la sexualitĂ© infantile il demandait Ă  ses disciples d’observer les enfants de leur entourage On est aujourd’hui obligatoirement plus modeste et, plus que de dĂ©monstration, il me semble que l’on peut parler d’illustration. Mais l’étayage sur des observations directes semble toujours une nĂ©cessitĂ©. Ainsi on peut dire que la psychanalyse se forge dans une dialectique permanente entre ses propositions thĂ©oriques et ses donnĂ©es observables, qu’elles soient directes ou indirectes dans l’abord thĂ©rapeutique. » Pour R. Prat, mĂȘme s’ils les comportements n’ont pas pour l’enfant une valeur symbolique, dans le sens cognitif du terme, ils sont nĂ©anmoins considĂ©rĂ©s comme porteur de sens, signes apparents de mouvements pulsionnels inconscients et d’angoisses primitives et, en ce sens, interprĂ©tables conformĂ©ment Ă  la mĂ©thode psychanalytique ». Ce qui rejoint la question de B. Cramer 1979 Quelle ouverture vers l’inconscient peut amener la lecture du comportement ? »À l’image du dĂ©bat bĂ©bĂ© rĂ©el/bĂ©bĂ© reconstruit, nous avons l’équivalent du cĂŽtĂ© du pĂšre pĂšre rĂ©el/pĂšre reconstruit B. Golse, 2006. C’est-Ă -dire un pĂšre observĂ© dans ses interactions avec son enfant et un pĂšre reconstruit Ă  partir du matĂ©riel de cure analytique d’adulte reconstruction du pĂšre Ă  partir des reprĂ©sentations que l’enfant que nous avons Ă©tĂ© s’est forgĂ©.— Les fonctions préƓdipiennes du pĂšre dans la conception d’un pĂšre mĂ©diatisĂ© par la mĂšre Les psychanalystes qui travaillent avec les enfants, du fait qu’ils aient accĂšs dans leur pratique Ă  la fois au pĂšre rĂ©el et au pĂšre fantasmatique, sont moins enclins Ă  soutenir cette vision unifocale d’un pĂšre punitif, effrayant et castrateur correspondant aux aspects fantasmatiques du pĂšre Ɠdipien V. J. MĂ€chtilinger, 1981. C’est d’ailleurs par des psychanalystes d’enfants que la voie de l’enrichissement mutuel de la psychanalyse et de l’observation directe de jeunes enfants a Ă©tĂ© initiĂ©e A. Freud, R. Spitz et J. Bowlby Y. Gauthier, 1991.Ainsi, des analystes comme M. Mahler et E. Abelin S. J. Liebman et S. C. Abell, 2000 attirent l’attention sur l’importance de la relation prĂ©coce pĂšre/enfant. Le pĂšre est alors conceptualisĂ© comme un facilitateur du processus de sĂ©paration-individuation qui se dĂ©roule au sein de la relation mĂšre/enfant. La position d’extĂ©rioritĂ© du pĂšre par rapport Ă  la dyade mĂšre/enfant permettrait Ă  l’enfant de vivre la relation Ă  son pĂšre comme non-ambivalente mais aussi soutenante car s’offrant comme une alternative face au monde symbiotique de la mĂšre, prĂ©sentant plus de risque d’engloutissement et de rĂ©gression. Le pĂšre constituerait la preuve vivante qu’il est possible d’avoir une relation d’intimitĂ© avec la mĂšre tout en prĂ©servant sa propre autonomie. ReprĂ©sentant du monde extĂ©rieur M. Mahler, 1955, reprĂ©sentant non mĂšre E. L. Abelin, 1975, chevalier Ă  l’armure miroitante a knight in shining miror », M. Mahler, 1971, c’est un pĂšre protecteur et facilitateur qui nous est dĂ©crit lĂ , loin du pĂšre freudien interdicteur et castrateur. Un pĂšre qui est dĂ©crit comme prenant Ă©galement soin de l’enfant en rĂ©pondant aux besoins pulsionnels de la mĂšre et en rĂ©duisant l’anxiĂ©tĂ© maternelle S. J. Liebman et S. C. Abell, 2000. On retrouve ici le pĂšre thĂ©orisĂ© par D. W. Winnicott 1974, servant de contenant Ă  la dyade mĂšre/enfant en se proposant comme contenant, support et objet de gratification pour la mĂšre. On retrouve aussi ce que B. Golse 2006 dĂ©crit de la fonction paternelle de liaison et de protection du lien mĂšre/ il y a plus que servir la construction et la bonne Ă©volution du lien mĂšre/enfant dans le mandat préƓdipien du pĂšre. La psychanalyse dĂ©veloppementale souligne pour la premiĂšre fois les apports spĂ©cifiques du pĂšre c’est lĂ  sa part, d’autres auteurs de ce mĂȘme courant ont dĂ©crit de façon plus intrapsychique cette fonction soutenante du pĂšre pour l’enfant et ont ainsi mis en Ă©vidence son rĂŽle fondamental dans la construction et l’organisation du Moi de l’enfant. Ainsi pour H. Loewald 1951, le pĂšre joue un rĂŽle important dans le dĂ©veloppement du Moi en reprĂ©sentant le principe de rĂ©alitĂ© il soutient un travail d’organisation, de diffĂ©renciation et d’intĂ©gration pour que l’enfant puisse se libĂ©rer de la mĂšre. S. I. Greenspan 1982 dĂ©crit le pĂšre comme celui qui facilite la formation prĂ©coce de la personnalitĂ© stabilisation du Moi par l’épreuve de rĂ©alitĂ©, stabilisation de l’humeur, diffĂ©renciation soi/objet, rĂ©gulation de l’impulsivitĂ© et dĂ©veloppement de la part, le pĂšre est Ă©galement dĂ©crit comme celui qui contribue Ă  l’établissement de l’identitĂ© de genre de l’enfant et au contrĂŽle des pulsions dans le sens d’une autorĂ©gulation Ă©motionnelle. Du cĂŽtĂ© du pĂšre approuver et renforcer les dĂ©monstrations de comportement masculin de son garçon, avoir fiertĂ© et plaisir Ă  les constater P. Blos, 1984 permet Ă  l’enfant de se construire comme garçon, en mĂȘme temps que du cĂŽtĂ© de l’enfant il y a un travail d’identification au dĂ©sir du pĂšre pour la mĂšre E. L. Abelin, 1975 There must be an I, like him, wanting her », intĂ©riorisation d’une situation triangulaire.M. Herzog 1982, 1985 fait parti des auteurs qui se sont employĂ©s Ă  faire la dĂ©monstration du rĂŽle du pĂšre dans la modulation de l’agressivitĂ© au sens d’une capacitĂ© du Moi Ă  gĂ©rer et contrĂŽler les pulsions et affects agressifs. Le pĂšre est mĂȘme dĂ©crit par d’autres auteurs comme une zone tampon buffer zone, emotionnal buffer oĂč l’agressivitĂ© primaire pourrait ĂȘtre rĂ©expĂ©rimentĂ©e plus librement, dans la mesure oĂč le pĂšre offre Ă  l’enfant un espace neutre dans lequel la rage explosive peut-ĂȘtre montrĂ©e avec moins de crainte de reprĂ©sailles que dans le cadre de la relation Ă  la mĂšre, par nature plus symbiotique S. J. Liebman et S. C. Abell, 2000. Enfin, le lien conjugal des parents fonctionnerait comme un bouclier protecteur » J. M. Herzog, 1982 Ă  l’égard de l’enfant, ainsi protĂ©gĂ© des affects du monde adulte normalement destinĂ©s au terme de ce chapitre, nous comprenons deux choses qui semblent contradictoires mais qui probablement constituent un paradoxe, Ă  entendre comme paradoxe crĂ©atif. D’une part, aussi progressiste soit-il, le courant de pensĂ©e psychanalytique conçoit un pĂšre qui reste trĂšs mĂ©diatisĂ© par la mĂšre dans son rapport Ă  l’enfant. Et d’autre part, nous comprenons que c’est cette position d’extĂ©rioritĂ© du pĂšre qui confĂšre Ă  celui-ci des fonctions importantes pour l’enfant du point de vue de son dĂ©veloppement et diffĂ©rentes de celles qu’offre la mĂšre. Cette pĂ©riphĂ©rie ne doit donc pas se calculer en termes de perte mais comme permettant une diffĂ©rence et une complĂ©mentaritĂ© qui ne seraient pas possibles autrement c’est bien parce que le pĂšre est extĂ©rieur qu’il peut offrir Ă  l’enfant un champ relationnel diffĂ©rent par nature que celui de la mĂšre, et dans lequel il peut y exercer des fonctions complĂ©mentaires Ă  celles de la mĂšre mais aussi des fonctions paternelles spĂ©cifiques on retrouve ces idĂ©es dans les dĂ©couvertes de la psychologie du dĂ©veloppement.— Du risque a-pulsionnel au risque sur-pulsionnel, ou comment concilier les deux visions ? Avant de passer Ă  la psychologie expĂ©rimentale, Ă  la suite de tout ce que nous venons d’exposer concernant la psychanalyse dĂ©veloppementale essentiellement anglo-saxonne, nous aimerions faire une place Ă  la psychanalyse amĂ©ricaine États-Unis, non pas dans l’idĂ©e d’en faire un exposĂ© de ses diffĂ©rents courants, mais afin d’en souligner ce qu’elle a de diffĂ©rent et de spĂ©cifique sur la question de l’ƒdipe et des triangulations, par rapport Ă  la psychanalyse europĂ©enne premier lieu, L. J. Brown 2002 Ă©voque combien la psychanalyse amĂ©ricaine peut ĂȘtre extrĂȘmement conservatrice dans sa façon de concevoir le complexe d’ƒdipe, c’est-Ă -dire trĂšs attachĂ©e Ă  la vision de Freud. En particulier en ce qui concerne la conceptualisation sĂ©quentielle du dĂ©veloppement des relations triadiques survenant dans le temps et de façon bien dĂ©marquĂ©e, Ă  la suite des relations dyadiques. Ce qui a des consĂ©quences sur la façon de concevoir la psychopathologie et sur la façon de la traiter. Ainsi, les pathologies les plus lourdes seraient du ressort du monde des relations dyadiques et les considĂ©rations triangulĂ©es n’auraient pas lieu d’ĂȘtre Ă©voquĂ©es, tant dans la comprĂ©hension de ces pathologies que dans le traitement de celles-ci. Ce qui est discutable L. J. Brown, 2002 ; J. Cournut, 1997. L’accent privilĂ©giĂ© sur la relation primaire Ă  la mĂšre est alors justifiĂ© par le fait que la situation Ɠdipienne et son cortĂšge d’enjeux ne surviennent que tardivement dans le dĂ©veloppement de l’enfant et ne seraient donc que des avatars de la relation premiĂšre Ă  la mĂšre. J. Cournut 1997 met en garde contre cette dĂ©rive, qu’il Ă©voque comme classique chez les anglo-saxons dans cette mise Ă  l’écart des conflits Ɠdipiens [et il rappelle qu’il peut y avoir entre l’analyste et l’analysant une complicitĂ© pour l’esquive de l’ƒdipe et de la castration », un dĂ©ni inconscient partagĂ© »], c’est de la sexualitĂ© dont on se dĂ©barrasse conceptuellement pour montrer que le meilleur des mondes, c’est celui qui est sans pulsion ». Il dĂ©nonce Ă©galement la fascination qu’il y a chez tous les thĂ©rapeutes par ce qui est du ressort du primaire et de l’ ailleurs, nous remarquons que s’il y a chez les anglo-saxons une tendance gĂ©nĂ©rale Ă  mettre l’accent sur la relation dyadique et Ă  penser la clinique prĂ©fĂ©rentiellement en termes de dĂ©ficit et d’enjeux narcissiques, il y a semble-t-il chez les psychanalystes français une grille de lecture systĂ©matiquement Ɠdipienne et conflictuelle J. Cournut 1997 parle d’ oreilles franco-Ɠdipiennes ». On aurait envie de croire Ă  un impact de la culture sociale et familiale sur la pensĂ©e les europĂ©ens se montrant trĂšs axĂ©s sur les structures familiales et hiĂ©rarchiques avec leurs sĂ©rie de rĂšgles et de conventions l’accent sur les interdits appartenant Ă  une logique Ɠdipienne et les amĂ©ricains relevant d’une sociĂ©tĂ© prĂŽnant plus librement l’autonomie et la rĂ©alisation de l’individu l’accent sur le soi appartenant Ă  une logique plus narcissique. ne pensons pas qu’il faille opposer les deux tendances mais, bien saisir qu’il peut s’agir de visions diffĂ©rentes dont la complĂ©mentaritĂ© pourrait ĂȘtre envisagĂ©e ; l’écueil rĂ©sidant alors probablement dans l’éviction d’une vision au profit de l’ pouvons alors terminer sur ces idĂ©es que nous allons retrouver plus loin la triangulation c’est aussi la construction et l’inclusion Ă  cĂŽtĂ© de l’exclusion T. Vaughn Heineman, 2004, et un pĂšre a aussi des fonctions de rĂ©paration et de liaison Ă  cĂŽtĂ© de ses fonctions de sĂ©paration. B. Golse 2006, comme nous l’avons vu prĂ©cĂ©demment, l’exprime bien Que le pĂšre ait des fonctions de sĂ©paration et d’interdiction ne l’empĂȘche pas d’avoir, dans le mĂȘme temps nous qui soulignons, des fonctions de liaison. »Retenons que, de Freud aux thĂ©ories psychanalytiques contemporaines, la psychanalyse a proposĂ© au fil du temps des thĂ©ories en Ă©volution concernant le pĂšre et ses fonctions, et ceci en lien avec l’évolution des configurations et des pratiques familiales et en lien avec l’évolution de la reprĂ©sentation sociale du pĂšre. Ainsi le pĂšre n’a plus seulement une fonction de sĂ©paration et de diffĂ©renciation face Ă  la dyade mĂšre/enfant mais il a aussi des fonctions de liaison et de rĂ©paration. Par ailleurs, ces fonctions ne sont plus conceptualisĂ©es comme sĂ©quentielles dans le temps mais sont vues comme agissant on peut dire que la psychanalyse, mĂȘme la plus contemporaine, nous propose une reprĂ©sentation du pĂšre qui garde une position d’extĂ©rioritĂ© par rapport Ă  la dyade mĂšre/enfant. Ce qui nous paraĂźt cohĂ©rent avec l’importance accordĂ©e Ă  cette relation primaire et premiĂšre qui est celle de l’enfant avec sa mĂšre, et avec l’idĂ©e que le tiers se construit d’abord psychiquement et relationnellement au sein de cette dyade. Ceci Ă©tant dit, il nous paraĂźt nĂ©cessaire de souligner que cette façon d’attribuer au pĂšre une position d’extĂ©rioritĂ© n’empĂȘche pas de reconnaĂźtre la part du pĂšre dans le dĂ©veloppement psychique et relationnel de l’enfant et surtout que c’est cette position d’extĂ©rioritĂ© qui semble permettre au pĂšre d’avoir, pour son enfant, des fonctions diffĂ©rentes et complĂ©mentaires Ă  celles de la allons voir toutefois que, pour la psychologie du dĂ©veloppement, la spĂ©cificitĂ© des fonctions du pĂšre ainsi que la dimension de complĂ©mentaritĂ© par rapport aux fonctions de la mĂšre ne sont pas du tout expliquĂ©es de la mĂȘme façon. Puisant son matĂ©riel de rĂ©flexion, non pas dans la clinique mais dans l’expĂ©rimentation scientifique, elle nous amĂšne du cĂŽtĂ© d’un pĂšre moins pĂ©riphĂ©rique, moins dĂ©fini en fonction de la dyade mĂšre/enfant un pĂšre qui est dĂ©crit dans sa relation directe Ă  l’enfant et dans sa prĂ©sence directe Ă  l’ pĂšre du quotidien de la psychologie du dĂ©veloppement le pĂšre et sa rĂ©alitĂ© Naissance et Ă©volution du champ de recherche sur le pĂšre — Question de diffĂ©rence de cadre entre la psychanalyse et la psychologie du dĂ©veloppement La vision globale et historique de J. Le Camus 1997 sur l’ensemble des recherches expĂ©rimentales qui ont Ă©tĂ© faites sur le pĂšre, des annĂ©es 1950 jusqu’à ce jour, nous permet de comprendre, tel que nous l’avons soulignĂ© au dĂ©but de cet article, combien celles-ci sont tributaires de la reprĂ©sentation sociale du pĂšre Ă  un moment donnĂ© de l’histoire, notamment dans la façon mĂȘme de concevoir la mĂ©thodologie. L’évolution dans le temps des reprĂ©sentations du pĂšre amenant des transformations au niveau des pratiques des façon de retracer l’évolution des paradigmes et des mĂ©thodes de recherche nous est apparue comme trĂšs prĂ©cieuse dans ce qu’elle permet de comprendre et d’organiser la multiplicitĂ© des discours et des thĂ©ories qui existent Ă  propos du pĂšre. Ce qui, dans un deuxiĂšme temps, permet d’envisager que par-delĂ  la diffĂ©rence des univers conceptuels, par-delĂ  les diffĂ©rences Ă©pistĂ©mologiques, il y aurait des passerelles Ă©pistĂ©mologiques » J. Le Camus, 2001 possibles Ă  Ă©tablir, une fois tracĂ©es les limites du rapprochement des disciplines ». Il s’agirait en somme de dĂ©passer le clivage entre le champ psychanalytique et le champ de la psychologie du dans ce paradoxe qui consiste Ă  faire dialoguer deux disciplines, psychanalyse et psychologie du dĂ©veloppement, en commençant par tracer leurs diffĂ©rences radicales, nous pourrions souligner les diffĂ©rences qui existent dans leur façon de se poser des questions Ă  propos du effet, alors que la psychanalyse se pencherait sur Qu’est-ce qu’un pĂšre ? », J. Le Camus 2001 dĂ©finit la position de la psychologie du dĂ©veloppement comme s’interrogeant sur le pĂšre de la façon suivante À quoi sert un pĂšre, ici et maintenant ? » Il ne s’agit pas de s’intĂ©resser Ă  la paternitĂ© comme principe universel ou transculturel, ou dans son aspect symbolique, mais de se pencher sur le pĂšre Ă©vĂ©nementiel, tĂ©moin et acteur de la vie quotidienne, partenaire habituel de l’enfant au sein de la famille ».Un autre point important est soulignĂ© par cet auteur ces Ă©tudes expĂ©rimentales se situent en dehors d’un contexte clinique qui par dĂ©finition suppose de comprendre, prĂ©venir ou rĂ©parer. LĂ  il s’agit d’observer des pĂšres et des relations pĂšre/enfant dans un contexte normatif et de rechercher les effets positifs de la prĂ©sence du pĂšre plutĂŽt que de chercher Ă  comprendre les effets nĂ©gatifs de son absence et d’en dĂ©duire ses fonctions. On est au cƓur du dĂ©bat pĂšre-rĂ©el / C. Zaouche-Gaudron 2001 propose une façon de dĂ©passer le dĂ©bat rĂŽle/fonction qui oppose psychanalyse et psychologie du dĂ©veloppement, en considĂ©rant plus leur finalitĂ© que leur dĂ©finition. Ainsi, le rĂŽle serait modifiable et du cĂŽtĂ© du conjoncturel car socialement dĂ©fini et soumis aux changements sociaux et culturels. Il renverrait Ă  ce que font pĂšre et mĂšre au quotidien, et ce qu’ils se reprĂ©sentent qu’ils font le rĂŽle est donc du cĂŽtĂ© de l’adulte. La fonction, quant Ă  elle, est Ă  concevoir du cĂŽtĂ© de l’enfant, dans ce qu’elle lui apporte pour le soutenir et l’aider Ă  se structurer [
] C’est alors du point de vue de la construction psychologique de l’enfant que sont envisagĂ©es les fonctions du pĂšre et de la mĂšre ».— Le fil rouge de l’histoire comme principe organisateur du pĂšre Ă  effet diffĂ©rĂ© au pĂšre diffĂ©renciĂ©, questions et dispositifs de recherche La premiĂšre pĂ©riode des annĂ©es 1950 au dĂ©but des annĂ©es 1970 renvoie Ă  ce que J. Le Camus 1997 appelle le pĂšre Ă  effet diffĂ©rĂ© » le pĂšre est envisagĂ© comme intervenant tardivement et ceci dans une fonction d’autoritĂ©, dans un deuxiĂšme temps par rapport Ă  la mĂšre prĂ©sente d’emblĂ©e dans une fonction de sollicitude. Cette dichotomie des fonctions renvoie Ă  une dichotomie des phases dans le dĂ©veloppement de l’enfant l’ñge de la mĂšre puis l’ñge du pĂšre J. Le Camus, 1997.Dans cette perspective, les fonctions du pĂšre concernent la structuration de la personnalitĂ© de l’enfant et de l’adolescent, domaine des capacitĂ©s Ă  Ă©mergence tardive. Ces fonctions sont considĂ©rĂ©es comme aussi importantes que celles de la mĂšre et non interchangeables. Les Ă©tudes sur le pĂšre mettent l’accent sur les effets de la carence et de la dĂ©ficience d’autoritĂ© la mĂ©taphore alimentaire appliquĂ©e Ă  l’absence des soins maternels carence affective, Spitz et Bowlby est alors dĂ©placĂ©e vers l’absence d’apport paternel. L’aliment psychologique qu’apporte le pĂšre, c’est donc l’autoritĂ© » J. Le Camus, 1997. Par ailleurs, l’action du pĂšre est envisagĂ©e comme une action de type indirect puisqu’elle passe par la mĂ©diation de la mĂšre non seulement l’enfant est dĂ©crit dans une symbiose affective avec la mĂšre peu permĂ©able Ă  l’influence directe du pĂšre », mais le rĂŽle du pĂšre serait de soutenir la pĂ©riodes qui vont suivre vont se dĂ©marquer de ces points de vue maintenant dĂ©passĂ©s les effets directs du pĂšre sur l’enfant sont clairement envisagĂ©s et ceci sur l’ensemble de son dĂ©veloppement pas seulement sur sa structuration psycho-affective.La deuxiĂšme pĂ©riode deuxiĂšme partie des annĂ©es 1970 jusqu’aux annĂ©es 1985 est marquĂ©e par de grands changements sociaux et familiaux amenant une implication accrue des pĂšres le pĂšre impliquĂ©. Il s’occupe de son bĂ©bĂ©, partage les soins de base, reconnaĂźt sa fibre maternelle » sans craindre pour sa virilitĂ©. C’est un pĂšre physiquement et affectivement prĂ©sent mais aussi largement semblable Ă  la mĂšre. Sa spĂ©cificitĂ© est pressentie mais on ne dit pas sur quoi porte sa spĂ©cificitĂ©, ni surtout comment elle agit » J. Le Camus, 1997.Dans un premier temps, les recherches ont pour stratĂ©gies de comparer les effets de la prĂ©sence/absence du pĂšre sur le dĂ©veloppement cognitif et socio-Ă©motionnel de l’enfant dans la mesure oĂč les prĂ©occupations sont centrĂ©es sur le constat des manques liĂ©s Ă  l’absence de pĂšre paradigme 1 schĂ©ma expĂ©rimental = opposition foyers biparentaux / foyers monoparentaux.Puis, par la suite, il y a une remise en question de ces dĂ©marches de recherche de preuve par dĂ©faut pour aller vers des recherches tentant de mettre en Ă©vidence ce qu’apporte le pĂšre lorsqu’il est prĂ©sent dĂ©placement de la problĂ©matique et de la mĂ©thode sur la contribution du pĂšre acteur
 » J. Le Camus, 1997. Le paradigme 2 renvoie Ă  des Ă©tudes comparatives sur les relations parents/enfants on compare les effets de la prĂ©sence de la mĂšre et de la prĂ©sence du pĂšre. Le pĂšre impliquĂ© est considĂ©rĂ© comme une figure d’attachement fiable mais secondaire hypothĂšse de la hiĂ©rarchie des figures d’attachement, M. Ainsworth, 1982. On remarque qu’il est un partenaire de jeu bien diffĂ©rent de la mĂšre pour l’enfant, mais sa place et son rĂŽle sont encore mal la troisiĂšme pĂ©riode 1985-1995 est celle du pĂšre diffĂ©renciĂ©, au sens ou il n’est pas une mĂšre-bis, il est autre que la mĂšre, mais aussi au sens oĂč il n’est pas rĂ©ductible Ă  un type uniforme Il y a plusieurs sortes de pĂšres Ă  l’intĂ©rieur de la catĂ©gorie des pĂšres », double progrĂšs conceptuel J. Le Camus, 1997. On passe alors au paradigme 3 on compare les pĂšres entre eux, en fonction de leurs modalitĂ©s de prĂ©sence. Et les contributions des pĂšres sont elles aussi plus diffĂ©renciĂ©es au sens de moins amalgamĂ©es, renvoyant aux multiples facettes du dĂ©veloppement de l’enfant langage et intelligence, socialisation, identitĂ© l’importance de la relation pĂšre/enfant Ă  l’importance de la parentalitĂ© de qualitĂ© les recherches de M. E. Lamb, en Angleterre Michael E. Lamb est trĂšs certainement l’un des chercheurs les plus actifs en ce qui concerne l’étude de la relation pĂšre/enfant, tant au plan des recherches empiriques qu’il mĂšne qu’au plan des efforts rĂ©guliers qu’il fait pour rassembler l’ensemble des recherches faites dans le monde sur le rĂŽle du pĂšre dans le dĂ©veloppement de l’enfant. En tĂ©moignent les quatre Ă©ditions de The Role of the Father in Child Developement entre 1976 et 2004 1976, 1986, 1997, 2004 qui font le point sur le le dĂ©but des annĂ©es 1970, M. E. Lamb fait le constat de la pauvretĂ© des Ă©tudes sur la relation pĂšre/enfant et dĂ©clare le pĂšre agent oubliĂ© » du dĂ©veloppement de l’enfant Forgotten contributor to child development », 1975. La relation mĂšre/enfant constituait jusque-lĂ  l’environnement de rĂ©fĂ©rence pour Ă©tudier et dĂ©finir les conditions optimales de dĂ©veloppement de l’enfant. Dans ce contexte social oĂč est en train de se prendre le virage vers le pĂšre impliquĂ© » J. Le Camus, 1997, la relation pĂšre/enfant apparaĂźt comme importante en soi les recherches s’emploient alors Ă  en faire la dĂ©monstration, tout en cherchant Ă  prĂ©ciser ses caractĂ©ristiques et ses spĂ©cificitĂ©s pour mieux cerner l’influence du pĂšre sur le dĂ©veloppement de son ce faire, on extrait la relation pĂšre/enfant de son contexte pour l’étudier Ă  la loupe et dĂ©finir des caractĂ©ristiques destinĂ©es Ă  en montrer l’importance ; on procĂšde en recherchant ses similitudes et ses diffĂ©rences d’avec la relation mĂšre/enfant. C’est un point de dĂ©part, dont on ne mesure que rĂ©cemment les limites et les biais que cela a introduit dans les dit, ces Ă©tudes ont bien dĂ©montrĂ© M. E. Lamb 1997 que les bĂ©bĂ©s s’attachent spĂ©cifiquement Ă  leur pĂšre et les influences du pĂšre sur le dĂ©veloppement de l’enfant sont dĂ©taillĂ©es domaine par domaine au plan de l’identitĂ© sexuĂ©e, au plan cognitif et motivationnel le pĂšre est un facteur de stimulation et d’encouragement, au plan linguistique les pĂšres imposent l’attention et s’expriment de façon plus autoritaire, au plan des aptitudes sociales, plan de l’attachement, aprĂšs avoir dĂ©montrĂ© M. E. Lamb, 1997 que les bĂ©bĂ©s s’attachent Ă  la fois Ă  leur mĂšre et Ă  leur pĂšre, ainsi qu’à tous ceux qui interagissent rĂ©guliĂšrement avec eux quelle que soit l’implication dans les soins, M. E. Lamb, 2004, les rĂ©sultats s’avĂšrent rĂ©pĂ©titivement contradictoires en ce qui concerne la question de la hiĂ©rarchie des attachements question chĂšre Ă  Bowlby. En effet, les bĂ©bĂ©s prĂ©fĂšrent leur mĂšre, mais si le pĂšre est la premiĂšre figure de soin ils prĂ©fĂšrent le pĂšre en fait, ils s’attacheraient prĂ©fĂ©rentiellement Ă  la premiĂšre figure de soin quel que soit le parent. Mais d’autres Ă©tudes indiquent qu’il n’y aurait pas de diffĂ©rence marquĂ©e pour un parent ou pour un autre, cependant on relĂšve que dans le courant de la deuxiĂšme annĂ©e de vie l’intĂ©rĂȘt pour le pĂšre augmente significativement, surtout chez les garçons. Enfin, on dĂ©couvre que le vecteur d’attachement chez le pĂšre semble ĂȘtre les jeux physiques et non les soins de bases D. Paquette, 2004. Et dĂšs le premier trimestre de vie, les pĂšres se montrent diffĂ©rents des mĂšres avec leur bĂ©bĂ© ils sont plus stimulants et plus ludiques, alors que les mĂšres cherchent Ă  calmer et apaiser leur bĂ©bĂ©. MalgrĂ© ces constats cruciaux, on continue d’évaluer la relation pĂšre/enfant Ă  l’aune de la relation mĂšre/enfant tant dans ses rĂ©fĂ©rences thĂ©oriques l’attachement en termes de pĂŽle de sĂ©curitĂ© que mĂ©thodologiques utilisation de la Situation Étrange d’Ainsworth, 1978, pour mesurer l’attachement.Ce qui non seulement ne permet pas de cerner les spĂ©cificitĂ©s de l’attachement pĂšre/enfant, mais ne lui rend pas justice on sous-estime les influences paternelles parce que l’on ne se donne pas les moyens de les mettre en Ă©vidence. Les recherches Ă©chouent Ă  faire la dĂ©monstration de ce qui apparaĂźt Ă©vident tant dans les observations de la vie quotidienne que dans la clinique Ă  savoir les diffĂ©rences significatives qui existent entre la relation mĂšre/enfant et la relation pĂšre/enfant, sans remettre en question la qualitĂ© de l’attachement. Certains chercheurs concluent alors qu’il n’y a pas de diffĂ©rence, ou pas tant que cela
 et invoquent d’autres paramĂštres tels que les caractĂ©ristiques de l’adulte et le tempĂ©rament de l’enfant pour expliquer les diffĂ©rences M. E. Lamb, 1997, ce qui n’est pas faux non plus mais qui rĂ©duit toute la question de la son article de 2004, M. E. Lamb est plus clair sur la nĂ©cessitĂ© d’établir des thĂšmes de recherche plus patricentriques le jeu plutĂŽt que la sĂ©curitĂ© d’attachement, par exemple et de sortir de la rĂ©fĂ©rence constante Ă  la sĂ©curitĂ© d’attachement pour Ă©tudier l’influence des hommes sur leur enfant. Il faut remettre en question les mĂ©thodologies et les mesures utilisĂ©es mais aussi certaines idĂ©es sur l’attachement comme celle de penser que les pleurs de protestation constituent de bons indices d’ M. E. Lamb 2004 souligne une autre erreur fondamentale qui fut d’extraire la relation pĂšre/enfant de son contexte familial. AprĂšs s’ĂȘtre penchĂ©es sur les effets directs du pĂšre sur le dĂ©veloppement de l’enfant et devant la complexitĂ© et les contradictions des rĂ©sultats obtenus, les recherches ont dĂ» concevoir qu’il y avait Ă©galement des effets indirects qui jouent sur l’implication paternelle, dont des facteurs familiaux par exemple, et qu’ils sont au moins aussi importants que les effets directs soulignons ici le mouvement inverse de celui des thĂ©ories psychanalytiques qui sont passĂ©es de la conception d’un pĂšre Ă  effet indirect Ă  un pĂšre Ă  effet direct. Pour ne nommer qu’eux, soulignons les effets de la qualitĂ© des rapports conjugaux sur l’implication du pĂšre. M. E. Lamb 2004 parle alors de progrĂšs conceptuel important, il s’agit de l’émergence de la notion d’inter-influences le dĂ©veloppement de l’enfant est affectĂ© par des comportements appartenant Ă  l’ensemble du systĂšme plus loin et rĂ©introduisons l’idĂ©e d’une circularitĂ© dans les liens et de ce fait dans les influences le pĂšre influence la mĂšre qui influence l’enfant qui influence le pĂšre, la relation mĂšre/pĂšre influence le pĂšre, donc l’enfant, etc. Il faut donc avoir une vision systĂ©mique dans la prise en compte des paramĂštres Ă  Ă©tudier et Ă  mesurer pour la premiĂšre fois, M. E. Lamb 2004 parle de triade, de caractĂ©ristiques des interactions pĂšre/mĂšre/enfant Ă  dĂ©finir, de nĂ©cessitĂ© d’étudier la famille en action, etc. Dans ce cadre-lĂ , une dĂ©couverte importante s’est faite au plan empirique le comportement du pĂšre au sens d’implication auprĂšs de son enfant n’est pas un dĂ©terminant des diffĂ©rences interindividuelles du comportement de l’enfant mais il en est une consĂ©quence. Ainsi, l’enfant façonne son pĂšre de la mĂȘme façon que tous les membres de la triade se modĂšlent et s’adaptent les uns aux autres au fil du temps. Les recherches empiriques vont alors se mettre Ă  Ă©tudier plus systĂ©matiquement la relation pĂšre/enfant dans sa dimension de processus ses nuances et son dĂ©veloppement dans le temps en fonction des Ă©tapes de dĂ©veloppement de l’ effet, les habiletĂ©s cognitives et sociales de l’enfant sont extrĂȘmement diffĂ©rentes de la petite enfance Ă  l’enfance puis Ă  l’adolescence la relation et l’implication du pĂšre face Ă  celui-ci va donc varier, avoir des caractĂ©ristiques diffĂ©rentes d’une Ă©tape Ă  l’autre. Nous n’entrerons pas dans le dĂ©tail de cette dimension mais soulignons un rĂ©sultat important pour ce qui est de la reconnaissance de la place de la relation pĂšre/enfant dans la vie d’un individu cette relation aurait une valeur particuliĂšrement prĂ©dictive concernant l’ajustement psychosocial futur et en particulier concernant le bien-ĂȘtre Ă©motionnel et la satisfaction maritale dans la vie adulte M. E. Lamb, 2004. Ce qui fait d’une bonne relation pĂšre/enfant un facteur de protection dans le dĂ©veloppement d’un individu
Concernant les diffĂ©rences entre les pĂšres et les mĂšres, les recherches rĂ©centes M. E. Lamb, 2004 ne se font plus dans le contexte d’un jugement de valeur de la qualitĂ© de l’attachement avec l’idĂ©e d’une hiĂ©rarchie Ă  trouver. La dĂ©monstration de l’importance du lien pĂšre/enfant n’est plus Ă  faire, on s’emploie Ă  nuancer et Ă  prĂ©ciser ces diffĂ©rences, Ă  tenter de se pencher sur les mĂ©canismes d’action spĂ©cifiques de chacun de ces liens, notamment au plan de la nature des jeux avec l’enfant, l’utilisation de ceux-ci et la place qu’ils ont dans la relation. Comme le souligne J. Le Camus 1997, le pĂšre n’est plus une mĂšre-bis mais un pĂšre diffĂ©renciĂ©. Des diffĂ©rences dans la sensibilitĂ© paternelle par rapport Ă  la sensibilitĂ© maternelle sont maintenant relevĂ©es et Ă©tudiĂ©es on dĂ©couvre que l’un des dĂ©terminants importants de la sensibilitĂ© paternelle serait l’histoire et le souvenir que le pĂšre a de ses relations prĂ©coces. On est donc loin des conclusions que l’on a pu tenir sur la faible transmission transgĂ©nĂ©rationnelle de l’attachement pĂšre/enfant D. Paquette, 2004.Cependant, M. E. Lamb 2007 tient Ă  nous rappeler que par-delĂ  les diffĂ©rences de style paternel et maternel ce qui compte c’est une parentalitĂ© de qualitĂ© ». L’enfant a besoin que ses parents lui offrent une vraie relation, qu’ils soient responsables et se dĂ©vouent pour lui » M. E. Lamb, 2007. Il va jusqu’à remettre en question le fait que ces diffĂ©rences jouent un rĂŽle clĂ© dans le dĂ©veloppement de l’enfant, au nom de l’authenticitĂ© du lien et de l’unicitĂ© de chaque parent comme individu, qu’il soit pĂšre ou mĂšre. Il se sert du fait que ces diffĂ©rences aient largement Ă©voluĂ© depuis trente ans les pĂšres et les mĂšres partagent et s’interchangent toutes sortes de comportements parentaux avec beaucoup plus de flexibilitĂ© qu’avant pour alimenter son propos sur le nivellement des diffĂ©rences pĂšre/mĂšre. Cependant, il nous rappelle aussi que ces diffĂ©rences ne sont pas universelles, bien que l’on se soit parfois laissĂ© aller Ă  croire le contraire non seulement elles ne sont pas inscrites dans les gĂšnes mais elles sont largement culturelles ; c’est d’ailleurs dans le monde occidental qu’elles sont le plus marquĂ©es. Alors, au nom de l’importance premiĂšre de cette parentalitĂ© de qualitĂ© et au nom de la complexitĂ© des inter-influences dans la triade pĂšre/mĂšre/enfant, Lamb renvoie au second plan la question des diffĂ©rences entre pĂšre et mĂšre sur le dĂ©veloppement de l’enfant. Ce qui nous paraĂźt effet, n’y a-t-il pas moyen de conserver cette idĂ©e de diffĂ©rence Ă  cĂŽtĂ© des notions de qualitĂ© de la parentalitĂ© et de complexitĂ© des inter-influences dans la rĂ©alitĂ© des relations parents/enfant ? La spĂ©cificitĂ© des implications maternelles et paternelles peut-elle coexister avec l’idĂ©e d’une certaine flexibilitĂ© dans la rĂ©partition des rĂŽles, avec une certaine interchangeabilitĂ© ? Quant Ă  la question d’une hiĂ©rarchie entre l’influence du pĂšre et celle de la mĂšre sur le dĂ©veloppement de l’enfant, on comprendra que le dĂ©bat est en partie dĂ©passĂ© reconnaĂźtre une diffĂ©rence ne hiĂ©rarchise pas nĂ©cessairement les contributions. Allons donc vers l’égalitĂ© dans la diffĂ©rence, vers une spĂ©cificitĂ© possible avec un certain degrĂ© d’interchangeabilitĂ©, avec une certaine flexibilitĂ© dans la distribution des une spĂ©cificitĂ© paternelle et maternelle dans l’égalitĂ© et la complĂ©mentaritĂ© les recherches de Daniel Paquette, au QuĂ©bec Les contributions de D. Paquette 2004 a, 2004 b, 2007 vont nous aider Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  ces questions difficiles pour dĂ©passer le dĂ©bat de la hiĂ©rarchisation des influences paternelles et maternelles tout en reconnaissant l’importance des diffĂ©rences pĂšre/mĂšre dans leur impact sur le dĂ©veloppement de l’ part, il abonde dans le sens de M. E. Lamb, recherches et revues de littĂ©rature Ă  l’appui, concernant les biais thĂ©oriques et mĂ©thodologiques des recherches sur le pĂšre dans les derniĂšres dĂ©cennies il faut sortir d’une psychologie de l’enfant essentiellement centrĂ©e sur l’importance dĂ©terminante de la mĂšre. Celle-ci nous a conduit Ă  Ă©tudier la relation pĂšre/enfant avec les mĂȘmes rĂ©fĂ©rences thĂ©oriques et les mĂȘmes mĂ©thodologies que celles employĂ©es pour l’étude de la relation mĂšre/enfant, ce qui ne nous a pas permis de mettre en Ă©vidence ses spĂ©cificitĂ©s, d’oĂč une large sous-estimation de l’influence de la relation pĂšre/enfant sur le dĂ©veloppement de l’enfant. De la mĂȘme façon, conclure Ă  une faible diffĂ©rence entre les apports de la mĂšre et du pĂšre c’est se tromper de grille de lecture D. Paquette, 2007. Alors, comment Ă  la fois prendre en compte toute la richesse des connaissances sur le lien mĂšre/enfant et faire un pas de cĂŽtĂ© pour pouvoir innover dans la façon de penser la relation pĂšre/enfant D. Paquette, 2004 ?Ses travaux sur les jeux physiques pĂšre/enfant, et en particulier les jeux de bataille ou jeux de lutte rough-andtumble play, l’ont amenĂ© d’une part Ă  les comprendre comme le mĂ©canisme d’attachement pĂšre/enfant et d’autre part Ă  considĂ©rer cet attachement via un contexte de jeux physiques comme un mĂ©canisme diffĂ©rent d’un attachement via un contexte de soins D. Paquette, 2004. En effet, dĂšs les premiers mois de vie du bĂ©bĂ©, les pĂšres se comportent diffĂ©remment avec eux que les mĂšres ils les stimulent et cherchent Ă  les exciter, elles les calment et les apaisent. Ainsi, au fil du temps, les enfants perçoivent leur mĂšre comme source de bien-ĂȘtre et de sĂ©curitĂ© et prĂ©fĂšrent leur pĂšre comme compagnon de jeu. Ceux-ci sont plus directifs et proposent des jeux prĂ©sentant plus de dĂ©fis et de surprises, ce qui apparaĂźt plus stimulant pour l’enfant. Enfin, les jeux physiques constituent le seul domaine oĂč l’implication des pĂšres est supĂ©rieure Ă  celle des mĂšres et les jeux de lutte constituent une spĂ©cificitĂ© du lien pĂšre/enfant. Des recherches indiquent qu’ils sont corrĂ©lĂ©s Ă  une relation pĂšre/enfant sĂ©curisante et ils semblent Ă©galement avoir plusieurs fonctions l’établissement d’une relation de dominance entre pĂšre et fils favorisant la discipline, la rĂ©gulation des comportements agressifs et le dĂ©veloppement d’habiletĂ©s de compĂ©tition complĂ©mentaires aux habiletĂ©s de coopĂ©ration D. Paquette, 2004. Les irrĂ©gularitĂ©s et les imprĂ©vus s’avĂšrent ĂȘtre aussi importants pour le dĂ©veloppement de l’enfant que les rĂ©gularitĂ©s et la en revenant sur la question des bases adaptatives de l’attachement, D. Paquette 2004 diffĂ©rencie clairement un pĂŽle de sĂ©curitĂ© prĂ©fĂ©rentiellement assurĂ© par la mĂšre et un pĂŽle d’exploration ou activation » terme plus large traduisant toute la stimulation possible de l’enfant dans l’ouverture au monde extĂ©rieur prĂ©fĂ©rentiellement assurĂ© par le pĂšre. C’est dans le souci de ne pas constamment associer attachement et confiance envers le parent prodiguant des soins, que la nĂ©cessitĂ© de qualifier diffĂ©remment la relation affective pĂšre/enfant s’est imposĂ©e D. Paquette 2004 se propose de l’appeler relation d’activation ». Il va alors dĂ©velopper la premiĂšre thĂ©orie spĂ©cifiquement fondĂ©e sur la relation pĂšre/ rĂŽle d’activation du pĂšre permet de rĂ©pondre au besoin de l’enfant d’ĂȘtre activĂ© recherche de stimulations de forte intensitĂ©, au besoin de dĂ©passement et Ă  celui d’apprendre Ă  prendre des risques. Bref, il permet Ă  l’enfant d’oser aller plus loin dans son exploration et dĂ©velopper ainsi son autonomie. Quant Ă  la qualitĂ© de cette relation d’activation, elle est d’autant plus grande qu’elle est offerte dans un climat de confiance et de sĂ©curitĂ©, le pĂšre assurant une protection face aux dangers potentiels tout en favorisant l’élan vers la nouveautĂ©. D. Paquette 2004 nuance encore cette fonction d’activation elle peut aussi ĂȘtre entendue comme le dĂ©clenchement des mĂ©canismes de rĂ©gulation des Ă©motions suscitĂ©s par la confrontation Ă  la nouveautĂ© », permettant ainsi Ă  l’enfant d’aller vers la nouveautĂ©. Le pĂšre, via la relation d’activation reposant sur les jeux de lutte, transmet Ă  l’enfant une confiance en soi qui lui permet de dĂ©velopper des compĂ©tences sociales de type habiletĂ©s de compĂ©tition Ă  entendre comme comportements et attitudes psychologiques, celles-ci Ă©tant complĂ©mentaires aux compĂ©tences sociales, de types habiletĂ©s de coopĂ©ration et de partage, permises par le sentiment de sĂ©curitĂ© transmis par la relation d’attachement mĂšre/ part, on perçoit toute l’importance de l’acquisition d’un large spectre de compĂ©tences sociales dans le travail d’adaptation Ă  l’environnement social complexe qu’est le monde actuel, pour les filles comme pour les garçons d’ailleurs. D’autre part, on saisit toute la notion de complĂ©mentaritĂ© possible entre les apports maternels et les apports paternels, ce qui a amenĂ© D. Paquette 2008 Ă  dĂ©velopper l’idĂ©e d’un modĂšle global de complĂ©mentaritĂ© parentale. ModĂšle dans lequel il y aurait place Ă  la spĂ©cificitĂ© de chacun, pĂšre et mĂšre, mais en termes de prĂ©dominance de certains rĂŽles parentaux et non en terme d’exclusivitĂ©, dans la mesure oĂč l’on constate un chevauchement important des comportements parentaux entre le pĂšre et la mĂšre D. Paquette, 2007. Cela permet une rĂ©partition des diffĂ©rents comportements parentaux variable d’un couple Ă  l’autre et mallĂ©able dans le temps au sein d’un mĂȘme couple en fonction des habiletĂ©s, intĂ©rĂȘts et disponibilitĂ©s de chacun. ConcrĂštement, cela signifie qu’un pĂšre peut choisir de fournir des soins de base Ă  l’enfant et une relation d’activation dans des proportions qui lui conviennent et qui seront fort probablement complĂ©mentaires Ă  celles que proposera la mĂšre. Mais par-delĂ  le large spectre de comportements parentaux que chacun est capable d’avoir, un pĂšre gardera son style paternel stimulant et vigoureux mĂȘme s’il est le principal pourvoyeur de soins de base et une mĂšre jouera en gardant un style maternel c’est-Ă -dire un jeu plus visuel, plus prĂ©visible et favorisant plus la coopĂ©ration que la compĂ©tition. C’est ainsi, que D. Paquette nous invite Ă  constater qu’une relation d’activation offerte par un pĂšre est probablement plus intĂ©ressante en termes de stimulation pour l’enfant, tout comme une relation de sĂ©curitĂ© offerte par la mĂšre est probablement plus efficace en termes de rĂ©confort. Donc, par-delĂ  l’interchangeabilitĂ© possible des rĂŽles parentaux, il y a le maintien d’une spĂ©cificitĂ© du fait d’une qualitĂ© d’activation diffĂ©rente et d’une qualitĂ© de sĂ©curitĂ© diffĂ©rente, chez le pĂšre et chez la mĂšre. Chacun de ces deux Ă©lĂ©ments constituant des composantes de l’attachement parent/ nous apparaĂźt donc pertinent de souligner qu’il ne s’agit pas de niveler les diffĂ©rences entre les pĂšres et les mĂšres au nom de la complexitĂ© des autres paramĂštres en jeu, mais bien de leur redonner toute leur importance. Nous sommes face Ă  une notion de diffĂ©rence basĂ©e sur un principe de prĂ©dominance et non sur un principe d’exclusivitĂ© qui hiĂ©rarchise et peut faire de la diffĂ©rence un facteur d’inĂ©galitĂ© homme/femme. Soulignons que ces diffĂ©rences hommes/femmes bien admises au plan hormonal et physiologique le sont beaucoup moins au plan comportemental, le comportement Ă©tant considĂ©rĂ© comme uniquement culturel. Or, il s’agit d’un mĂ©lange d’innĂ© et d’acquis et c’est ce qui fait que les diffĂ©rences pĂšre/mĂšre puissent ĂȘtre Ă  la fois culturelles et stables dans le temps D. Paquette, 2007.La fonction symbolique de la diffĂ©rence pĂšre/mĂšre les recherches de Jean Le Camus, en France Le Camus 2001, tout en Ă©tant psychogĂ©nĂ©ticien de terrain et engagĂ© dans des travaux de recherche empiriques, travaille Ă  Ă©tablir activement des passerelles Ă©pistĂ©mologiques » avec l’univers clinique psychanalytique sur la question du qui rend prĂ©cieux et unique son apport, ce sont tout d’abord ses efforts de thĂ©orisation Ă  partir de rĂ©sultats de recherches expĂ©rimentales il conceptualise des axes organisateurs pour penser la question du pĂšre, nous les avons dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©s plus haut. Rappelons, entre autres, le fait d’identifier que psychanalyse et psychologie du dĂ©veloppement ne se posent pas les mĂȘmes questions l’une se demandant Qu’est-ce qu’un pĂšre ? » et l’autre À quoi sert un pĂšre ? ». Ou encore le fait de dĂ©gager les diffĂ©rentes reprĂ©sentations sociales du pĂšre au fil du temps du pĂšre Ă  effet diffĂ©rĂ© au pĂšre diffĂ©renciĂ© en montrant combien elles formatent » les paradigmes de recherches successifs. Ceci dĂ©passe largement l’objectif classique des empiristes qui est de dĂ©gager, Ă  partir des rĂ©sultats, un modĂšle explicatif des statistiques des diffĂ©rents paramĂštres en jeu sur une question donnĂ©e. Faisant un pas de cĂŽtĂ© par rapport au souci du dĂ©tail et Ă  l’allĂ©geance Ă  la rigueur, J. Le Camus se permet les simplifications nĂ©cessaires Ă  la part, lorsqu’il dĂ©finit son champ de rĂ©flexion comme appartenant Ă  la pensĂ©e dĂ©veloppementaliste, il ne manque pas d’évoquer en mĂȘme temps la pensĂ©e psychanalytique, ce qui a non seulement l’avantage de la faire exister dans ses rĂ©flexions d’empiriste mais permet un travail de lien qui commence Ă  dĂ©construire le classique clivage entre ces deux mondes. Ainsi, tout en respectant ce que la psychanalyse a pu dĂ©velopper sur le rĂŽle indirect du pĂšre dans sa façon de soutenir et nourrir affectivement la mĂšre et de ce fait contenir la dyade mĂšre/enfant et sur sa place d’agent tiers en pĂ©riode Ɠdipienne, J. Le Camus 2001 se charge de mettre en Ă©vidence une implication du pĂšre prĂ©coce, directe, diffĂ©renciĂ©e et multidimentionnelle. Ce qui, par-delĂ  sa fonction symbolique de tiers, en fait un partenaire de l’enfant dĂšs l’aube de la sommes en effet bien loin du pĂšre Ă  effet diffĂ©rĂ© trĂšs prĂ©cocement, dĂšs la pĂ©riode prĂ©natale, le fƓtus dĂšs 5 mois in utero sensible aux stimulations sonores et tactiles donne des signes qu’il perçoit de façon diffĂ©rentielle celles qui viennent de son pĂšre de celles qui viennent de sa mĂšre. Les messages vocaux, tactiles et kinesthĂ©siques adressĂ©s au bĂ©bĂ© ont une qualitĂ© psycho-sensorielle » J. Le Camus, 2001 diffĂ©rente suivant qu’ils proviennent du pĂšre ou de la mĂšre. Le bĂ©bĂ© perçoit trĂšs prĂ©cocement cette diffĂ©rence de grain de peau, de consistance musculaire, de tonalitĂ© de voix, de portage qu’il y a entre son pĂšre et sa mĂšre ces deux enveloppes affectives renvoient Ă  deux patterns de stimulation non redondants » que le bĂ©bĂ© perçoit sans les cette façon, l’enfant est dĂšs le dĂ©but exposĂ© Ă  deux types de rapport affectivo-corporel », deux modes de communication non verbale, deux schĂ©mas de langage J. Le Camus 2001 parle de la possibilitĂ© de diffĂ©rencier deux modĂšles d’altĂ©ritĂ© pour l’enfant et ceci dans de nombreux domaines. C’est ce qu’il appelle les champs d’application de la fonction du pĂšre le dĂ©veloppement du langage, le dĂ©veloppement de l’intelligence et le dĂ©veloppement sociopersonnel ; c’est lĂ  l’implication multidimentionnelle du n’entrerons pas dans les dĂ©tails des apports spĂ©cifiques du pĂšre dans le dĂ©veloppement de son enfant, bien que cela soit passionnant. Cependant, nous voulons souligner combien cet auteur traite la question de la diffĂ©rence pĂšre/mĂšre. Il ne s’agit pas d’une simple question de diversitĂ© de modalitĂ©s auxquelles il faut exposer l’enfant, mais bien de deux modes d’altĂ©ritĂ© renvoyant l’un Ă  l’univers masculin et l’autre Ă  l’univers fĂ©minin. C’est parce que le pĂšre est un homme qu’il porte l’enfant de cette façon, qu’il s’adresse verbalement Ă  lui de façon plus complexe et en lui demandant d’ĂȘtre plus clair et plus prĂ©cis dans ses phrases que ne lui demande la mĂšre, qu’il le met au dĂ©fi et tolĂšre de le laisser sans solution face Ă  un problĂšme Ă  rĂ©soudre afin qu’il trouve sa solution, etc. Ainsi, cette diffĂ©rence pĂšre/mĂšre est sexuĂ©e et elle a une fonction celle de proposer deux modĂšles d’altĂ©ritĂ©, qui rĂ©fĂšrent Ă  des univers sexuĂ©s diffĂ©rents le masculin et le force du modĂšle de J. Le Camus 2001 est qu’il parvient Ă  dĂ©gager des principes gĂ©nĂ©raux Ă  partir de toutes les spĂ©cificitĂ©s qu’il relĂšve dans les apports du pĂšre aux diffĂ©rentes sphĂšres du dĂ©veloppement de l’enfant. Ainsi il dĂ©gage ce qu’il nomme les modes d’action, ou mĂ©canisme d’action de la fonction du pĂšre la propension des pĂšres Ă  anticiper sur l’ontogenĂšse les pĂšres considĂšrent les bĂ©bĂ©s comme des personnes plus prĂ©cocement que les mĂšres, la propension des pĂšres Ă  encourager l’enfant dans ses entreprises et Ă  le mettre au dĂ©fi et enfin la propension des pĂšres Ă  ouvrir l’enfant Ă  l’expĂ©rience des relations interindividuelles et de la de la place du pĂšre dans la petite enfance a permis de dĂ©couvrir et de thĂ©oriser ce qui fait la spĂ©cificitĂ© de l’apport du pĂšre dans le dĂ©veloppement de l’enfant. Comme c’est un autre angle de vue que celui des thĂ©ories psychanalytiques de la fonction du pĂšre, il est difficile de les articuler ensemble. Non seulement peut-on dire que ces deux facettes de la rĂ©alitĂ© pĂšre » ne se contredisent pas, mais elles se mettent en lumiĂšre l’une l’ cette question des diffĂ©rences pĂšre/mĂšre envisagĂ©es comme une altĂ©ritĂ© sexuĂ©e rejoint ce que C. Chiland 2001 rappelle l’enfant a besoin d’un pĂšre et d’une mĂšre pour se construire une identitĂ©. La fille et le garçon explorent Ă  travers les relations Ă  son pĂšre et Ă  sa mĂšre ce que reprĂ©sente le fait d’ĂȘtre garçon et le fait d’ĂȘtre fille. En cas d’absence de l’un ou de l’autre, il y a certes des supplĂ©ances » possibles familiales, culturelles, sociales mais l’intimitĂ© n’est jamais aussi grande qu’avec les parents ». Par ailleurs, quels que soient les diffĂ©rents types de mĂšre ou de pĂšre, quelles que soient les diffĂ©rences individuelles, les pĂšres partagent l’expĂ©rience d’ĂȘtre pĂšre et les mĂšres l’expĂ©rience d’ĂȘtre mĂšre ce qui prĂ©vaut c’est la diffĂ©rence homme/femme C. Chiland, 2001.Autrement dit, un parent est unique et il est sexuĂ©. La diffĂ©rence pĂšre/mĂšre est une diffĂ©rence sexuĂ©e, ce qui fait de cette diffĂ©rence plus qu’une possibilitĂ© de diversitĂ© de par l’altĂ©ritĂ© sexuĂ©e qu’elle propose Ă  l’enfant, cette diffĂ©rence pĂšre/mĂšre a une fonction symbolique. Et cette altĂ©ritĂ© est porteuse d’un pĂšre dĂ©finit comme un tiers prĂ©-symbolique ou proto-symbolique J. Le Camus, 2001. C’est lĂ  que nous entrevoyons des passerelles Ă©pistĂ©mologiques ».Nous comprenons alors que le tiers de la psychologie du dĂ©veloppement est un tiers tirĂ© de la reconnaissance d’une altĂ©ritĂ©. C’est dĂ©jĂ  un grand progrĂšs conceptuel de rappeler que cette altĂ©ritĂ© est sexuĂ©e, c’est ce qui lui confĂšre une fonction symbolique celle d’introduire l’enfant Ă  l’univers masculin et Ă  l’univers fĂ©minin, dont les modes de fonctionnement lui apportent des influences diffĂ©rentes et complĂ©mentaires dans toutes les sphĂšres de son dĂ©veloppement. Mais il ne s’agit pas d’un tiers issu de la conjugalitĂ© des parents, c’est-Ă -dire relatif au lien sexualisĂ© qui unit les parents il n’est pas question de tiercĂ©itĂ©, de triangulation. La prise en compte de l’impact sur l’enfant de la relation conjugale qui existe entre le pĂšre et la mĂšre est un point par lequel la psychanalyse signe la singularitĂ© de son apport Ă  la question du pĂšre. Ici aussi, nous sommes Ă  mĂȘme d’entrevoir une passerelle Ă©pistĂ©mologique ».Nous voulons terminer sur deux autres idĂ©es soulignĂ©es et dĂ©veloppĂ©s par J. Le Camus 2001, permettant d’aller vers toujours plus de nuances concernant la question du pĂšre. Tout d’abord, au sujet du mĂ©canisme d’action de la fonction du pĂšre on ne parle plus d’un rĂŽle du pĂšre de type indirect c’est-Ă -dire passant par la mĂšre mais bien d’un processus de parentalisation rĂ©ciproque dans lequel les deux parents se font parent mutuellement. Les notions de coparentalitĂ© et de biparentalitĂ© sont issues de ces nouvelles thĂ©ories Ă©mergentes concernant la paternitĂ©, entre autre celle selon laquelle les pĂšres ont une place auprĂšs de leur enfant dĂšs le dĂ©but J. Le Camus, 2001. Allons plus loin avec P. Malrieu 2001 L’enfant ne peut ĂȘtre exclu d’un rapport d’influence mutuelle. » L’enfant, dans ce qu’il est et comment il rĂ©pond aux demandes du pĂšre, oriente nĂ©cessairement la façon dont le pĂšre se sent pĂšre ». Ainsi, c’est aussi avec et par la relation avec son enfant » C. Zaouche-Gaudron, 2001 que le pĂšre devient pĂšre mouvement de va-et-vient entre ses reprĂ©sentations et son expĂ©rience de la relation Ă  l’enfant mais aussi Ă  la mĂšre comme parent le faisant parent. Et nous rajoutons qu’il ne faut pas non plus oublier toute la conjugalitĂ© dans ce qu’elle apporte Ă  la parentalitĂ© ; la question de cette articulation de la parentalitĂ© et de la conjugalitĂ© est un autre chapitre, sur lequel nous revenons dans un autre article R. NoĂ«l et F. Cyr, 2009.Enfin, lorsque J. Le Camus 2001 Ă©voque ce qu’il appelle le champ de la paternitĂ© primaire, c’est-Ă -dire la place du pĂšre dans la petite enfance, il introduit l’idĂ©e d’un rĂŽle Ă  jouer par la sociĂ©tĂ©, par les professionnels de la petite enfance pour partager, promouvoir, soutenir la prĂ©sence du pĂšre auprĂšs du tout petit enfant. Ce qui rejoint le concept de paternitĂ© citoyenne de Y. Knibiehler 2001 dans lequel la responsabilitĂ© paternelle ne se joue pas seulement en privĂ© entre un enfant et son pĂšre mais aussi dans une dimension politique. Un peu comme si cette question du tiers Ă©tait l’affaire de tous et pas seulement du pĂšre. C’est dans un autre article que nous dĂ©velopperons cette idĂ©e d’une fonction paternelle portĂ©e Ă  plusieurs R. NoĂ«l et F. Cyr, 2009.Les recherches empiriques sur les triangulations interactionnelles Dans tout ce parcours que nous faisons au sujet du pĂšre comme tiers intrapsychique dans le champs de la psychanalyse, au pĂšre comme tiers interpersonnel dans le champ de la psychologie du dĂ©veloppement, nous allons nous arrĂȘter sur les travaux de deux Ă©quipes dont les recherches peuvent nous aider Ă  penser les connections qui existent entre ces deux mondes. Afin d’aller au plus prĂšs de la complexitĂ© de la triangulation. Ces recherches apportent une sĂ©rie de remises en question d’opinions traditionnelles concernant les relations dyadiques et les relations triangulĂ©es. Elles nous ont semblĂ© bien intĂ©ressantes pour ouvrir la rĂ©flexion sur le pĂšre comme tiers et sur l’ƒdipe comme scĂ©nario de triangulation.— L’interface reprĂ©sentation/interaction K. Von Klitzing et al. 1995, 1999 Cette Ă©quipe s’intĂ©resse Ă  la mise en Ă©vidence du rĂŽle fondamental de la triade dans le dĂ©veloppement prĂ©coce, au moyen d’ une recherche longitudinale des processus de triadification – processus interpersonnel qui forme une triade – et de triangulation – processus intrapsychique par lequel la triade est vĂ©cue – qui incluent des dimensions interactionnelles, reprĂ©sentationnelles et transgĂ©nĂ©rationnelles » K. Von Klitzing, et al., 1999. C’est une recherche qui se dĂ©finit comme prospective longitudinale par opposition aux visions reconstructives de la petite enfance via le processus thĂ©rapeutique individuel mĂ©thodologie de recherche de la psychanalyse traditionnelle. On est donc Ă  la frontiĂšre du pĂšre rĂ©el / pĂšre formulation de leurs objectifs de recherche quelques annĂ©es auparavant K. Von Klitzing et al., 1995 permet de cerner l’évolution des conceptions qu’il y a eu concernant l’amĂ©nagement des relations dyadiques et des relations triadiques. Ainsi, il s’agissait d’étudier l’évolution plus ou moins parallĂšle de la transition de la relation Ă  deux » Ă  la relation Ă  trois » au plan intrapsychique imaginaire triangulation et de la transition de la relation dyadique interpersonnelle Ă  la triade dans le monde externe triadification. Avec l’idĂ©e que la triade interpersonnelle aurait des prĂ©curseurs dans le monde interne des parents. On perçoit dans cette formulation la thĂ©orie sĂ©quentielle implicite issue de Freud d’une pĂ©riode dyadique faisant place Ă  une pĂ©riode triadique dans le cette perspective, K. Von Klitzing 1999 souligne combien la psychanalyse a rĂ©sistĂ© pendant longtemps Ă  l’idĂ©e du rĂŽle du tiers dans la petite enfance, dans la lignĂ©e de Freud qui a parlĂ© de la relation mĂšre/enfant et de la relation pĂšre/enfant comme se dĂ©veloppant cĂŽte Ă  cĂŽte these two relationships proceed side by side ». C’est intĂ©ressant de comprendre avec K. Von Klitzing que ce serait pour rĂ©soudre la tension créée d’une part par l’allĂ©geance Ă  Freud et d’autre part par la nĂ©cessitĂ© de reconnaĂźtre les relations triangulĂ©es que se seraient conceptualisĂ©es deux phases dĂ©veloppementales sĂ©parĂ©es la phase préƓdipienne, univers fondamentalement dyadique et la phase Ɠdipienne dans laquelle l’enfant a Ă  gĂ©rer des conflits les rĂ©sultats de la recherche dĂ©veloppementale sont venus remettre en question la thĂ©orie d’une Ă©tape prĂ©coce uniquement dyadique dans le dĂ©veloppement. Le bĂ©bĂ©, dĂšs ses premiers mois, semble avoir des compĂ©tences prĂ©coces pour les relations triadiques des processus de triadification processus interpersonnel qui forme une triade sont mis en Ă©vidence dans les observations d’interactions parent/enfant aussi tĂŽt qu’à 4 mois E. Fivaz-Depeursinge et A. Corboz-Warnery, 2001. Ce qui semble faire Ă©cho aux Ă©laborations de certains cliniciens comme S. Lebovici 2001 pour lequel il n’y a pas de dyade mĂšre/enfant vraie il y a toujours une contextualisation par le pĂšre, ce qu’il nomme la tiercĂ©isation. Et allant plus loin, on peut citer F. Frascarolo 2001 qui rejette l’idĂ©e mĂȘme d’une dyade mĂšre/bĂ©bĂ© de base, sur laquelle se grefferaient ensuite d’autres relations Le temps de la dyade primaire est dĂ©passĂ© [
] l’enfant naĂźt dans une polyade de base » incluant le pĂšre, la mĂšre, l’enfant et la fratrie. Cela alimente les nombreuses controverses qui concernent le dĂ©veloppement prĂ©coce faut-il le concevoir Ă  partir d’une dimension dyadique ou triangulĂ©e ?Par ailleurs les recherches de l’équipe de K. Von Klitzing 1999 mettent en Ă©vidence des corrĂ©lations entre le monde intrapsychique des parents en particulier le niveau de triangulation de leurs relations d’objet et la prĂ©sence d’une flexibilitĂ© au plan des reprĂ©sentations et la qualitĂ© des interactions de la triade pĂšre/mĂšre/bĂ©bĂ© Ă  4 mois. Il semble qu’il y ait, dĂšs les Ă©tapes prĂ©coces du dĂ©veloppement, une influence sur l’enfant des expĂ©riences d’ĂȘtre Ă  trois D. Stern, 1995 et de la reprĂ©sentation de ces expĂ©riences triangulation. Faut-il alors comprendre les relations principalement comme des Ă©vĂ©nements interpersonnels et/ou interactionnels ou principalement comme des processus intrapsychiques, des fantasmes ? Toujours est-il que l’interface, entre le monde intrapsychique des protagonistes de la triade parents/bĂ©bĂ© et leurs interactions interpersonnelles observables, ne peut plus ĂȘtre ignorĂ©e. K. Von Klitzing 1999 propose de penser cette interface comme un espace transitionnel, ce qui est une idĂ©e trĂšs sĂ©duisante et riche de rĂ©flexions Ă  retenons deux idĂ©es qui nous paraissent fondamentalement nouvelles suite Ă  ces recherches qui mettent en lumiĂšre la notion d’une triade qui pourrait ĂȘtre la forme originale d’interaction dans laquelle naĂźt l’enfant d’une part, la remise en question, dans les dĂ©buts, du dĂ©veloppement d’une phase dyadique Ă  saveur symbiotique ; ce qui entraĂźnerait, d’autre part, l’abandon de la vision classique sĂ©quentielle d’une dyade qui influence le dĂ©veloppement de l’enfant puis de l’arrivĂ©e d’une triade qui prend son importance quand l’enfant grandit K. Von Klitzing, 1999.Petit clin d’Ɠil aux considĂ©rations mĂ©thodologiques de D. Paquette 2004 dĂ©taillĂ©es plus haut il semblerait que ce ne soit pas tant l’ñge de l’enfant qui permette d’observer des interactions dyadiques ou triadiques que le contexte relationnel de sĂ©paration ou de jeu, K. Von Klitzing, 1999.Enfin, M. Dornes 2002 nous apporte des considĂ©rations cliniques qui nuancent cette idĂ©e de la remise en question de la symbiose et rendent justice Ă  la complexitĂ© de la rĂ©alitĂ©. Il souligne la diffĂ©rence qui peut exister entre le comportement interactionnel et l’expĂ©rience interactionnelle pour expliquer qu’un nourrisson puisse prĂ©senter une compĂ©tence interactionnelle particuliĂšrement triangulĂ©e et en rester Ă  une expĂ©rience plus symbiotique que ce que donne Ă  voir ses comportements. Ce qui s’observe, en termes de comportement ou d’interaction, ne correspond pas forcĂ©ment Ă  ce qui se vit pourrions, en conclusion, terminer sur l’une des implications cliniques soulignĂ©es par cette Ă©quipe suite Ă  ces diffĂ©rentes recherches le complexe d’ƒdipe pourrait ĂȘtre compris comme un moment culminant sur un continuum d’expĂ©riences triangulĂ©es K. Von Klitzing, 1999. Et peut-ĂȘtre pouvons-nous nous permettre de rajouter dans cette idĂ©e du moment culminant celle d’une dimension d’intĂ©gration psychique qui, dans le meilleur des cas, donne une valeur structurante Ă  ce moment dans le dĂ©veloppement de l’enfant.— Le triangle pĂšre/mĂšre/enfant en action le jeu trilogique de Lausanne Lausanne Triadic Play de E. Fivaz-Depeursinge et A. Corboz-Warnery 1999, 2001 Toujours dans cette idĂ©e de penser les passerelles Ă©pistĂ©mologiques entre psychanalyse et psychologie du dĂ©veloppement en pensant l’interface reprĂ©sentation/comportement, notamment concernant la triangulation, nous voulons rapporter quelques idĂ©es issues des recherches de l’équipe de Lausanne sur le triangle primaire pĂšre/mĂšre/enfant. En abordant la triangulation sous un angle radicalement diffĂ©rent, elles semblent nous permettre une ouverture dans la façon de penser la rapidement et sans entrer dans les dĂ©tails mĂ©thodologiques que cette Ă©quipe a créé une mĂ©thode d’observation dans laquelle on peut examiner de façon standardisĂ©e les Ă©lĂ©ments comportementaux et relationnels de la relation triadique dans les premiers mois de la vie » le jeu trilogique de Lausanne ou Lausanne Triadic Play ltp. Celui-ci peut Ă©galement ĂȘtre une mĂ©thode d’ famille et plus prĂ©cisĂ©ment le triangle pĂšre/mĂšre/enfant est Ă©tudiĂ© en action, ce qui est un point de vue bien diffĂ©rent de celui de la famille, ou du triangle, reprĂ©sentĂ©e. Et leur prĂ©supposĂ© de base est le suivant les schĂ©mas interactionnels sont les passages obligĂ©s des y a aussi cette façon de concevoir les diffĂ©rents niveaux, individuel, dyadique et familial, comme fonctionnant comme des entitĂ©s systĂ©miques avec des voies de dĂ©veloppement distinctes mais interconnectĂ©es. Le triangle primaire est donc considĂ©rĂ© comme une unitĂ© de recherche spĂ©cifique dont il faut dĂ©finir le fonctionnement et son du triangle en action leur a permis d’observer des compĂ©tences triangulaires chez le bĂ©bĂ©, aussi prĂ©cocement qu’à 3 mois de vie, interactions qui se dĂ©velopperaient en parallĂšle avec les interactions dyadiques. Jusque-lĂ , la question de cette compĂ©tence n’était pas posĂ©e dans la mesure oĂč l’on concevait que le bĂ©bĂ© Ă©tait prĂ©-adaptĂ© aux interactions dyadiques. Celles-ci constitueraient peut-ĂȘtre une rĂ©ponse Ă  des cadres dyadiques d’observation, plutĂŽt que de renvoyer Ă  une limitation du bĂ©bĂ©, d’aprĂšs ces auteurs. Nous retrouvons cette idĂ©e de l’influence du cadre d’observation sur la nature de ce qui est aux origines de la triangulation, s’intĂ©resser Ă  la petite enfance du processus triangulaire » E. Fivaz-Depeursinge et A. Corboz-Warnery, 2001 dans l’objectif de construire une thĂ©orie de la triangulation prenant ses sources dans des processus normatifs, voilĂ  un objectif particuliĂšrement novateur. De mĂȘme pour cet intĂ©rĂȘt Ă  dĂ©velopper une thĂ©orie pertinente tant au plan clinique qu’au plan d’intĂ©gration qui permet de dĂ©passer la simple vision de la clinique, prĂ©dominant jusque-lĂ  et rĂ©duisant la triangulation Ă  la gestion d’un sentiment subjectif d’exclusion et Ă  ses alĂ©as. Ainsi, il y a peut-ĂȘtre moyen de penser les triangles dans un cadre Ă©largi, incluant le processus triangulaire normatif Ă  cĂŽtĂ© des triangles de la psychopathologie qui renvoient Ă  des variations sur le thĂšme de l’exclusion et ses dĂ©rĂšglements. Avec cette Ă©quipe, on pourrait alors penser que la triangulation c’est effectivement apprendre Ă  amĂ©nager le sentiment subjectif d’exclusion, prĂ©parĂ© par les expĂ©riences de triangles, de diffĂ©rentes sortes dont ceux renvoyant Ă  une expĂ©rience subjective d’inclusion. La triangulation, c’est aussi avoir Ă  dĂ©velopper une capacitĂ© d’ĂȘtre Ă  trois et celle-ci semble pouvoir se dĂ©velopper tĂŽt dans l’ la conjugalitĂ© du pĂšre et de la mĂšre, fondement de la triangulation au quotidien ? Comment conclure aprĂšs l’ampleur d’une telle vision panoramique de l’univers paternel ? Qu’avons-nous appris de ce parcours, en termes de contenu et en termes de processus ? Comment pouvons-nous nous raconter cette histoire du pĂšre ?Tout d’abord, la psychanalyse nous apprend qu’un pĂšre c’est une fonction psychique S. Freud qui, au fil des Ă©poques, semble pouvoir ĂȘtre conceptualisĂ©e comme portĂ©e Ă  plusieurs par le pĂšre bien sĂ»r, dans ce qu’il est comme personne, comme homme mais aussi comme idĂ©al et comme personnage d’un scĂ©nario fantasmatique, mais aussi par la mĂšre dans sa parole au sens large, sa parole de mĂšre et sa parole de femme J. Lacan. Et puis par l’enfant, capable de l’utiliser activement pour la construction de son psychisme postkleiniens. Comme nous l’avons dit chacun ayant une partition Ă  jouer pour s’acheminer vers le scĂ©nario de l’ƒdipe. Un enfant qui a aussi une relation avec la relation qui existe entre ses parents, assortie de la nĂ©cessitĂ© dans laquelle il se trouve d’élaborer un sentiment cuisant d’exclusion. C’est lĂ , la fonction psychique de la conjugalitĂ© des parents M. Klein. La psychanalyse anglo-saxonne et les recherches empiriques sur les triangulations psychiques et interactionnelles nous enseignent qu’il y a aussi des enjeux d’inclusion Ă  vivre et une capacitĂ© d’ĂȘtre Ă  trois Ă  dĂ©velopper dans les triangles. Ceux-ci seraient prĂ©sents dĂšs le dĂ©but et mĂȘme bien avant la naissance de l’enfant en pĂ©riode prĂ©natale, dans les rĂȘveries conscientes et inconscientes de la mĂšre. Un tiers qui viendrait de l’intĂ©rieur de la psychĂ© mais aussi de l’extĂ©rieur des relations le pĂšre tirant la spĂ©cificitĂ© de ses fonctions, de cette position d’extĂ©rioritĂ© face Ă  la dyade mĂšre/enfant la psychanalyse dĂ©veloppementale. Il ne s’agirait pas seulement de fonctions de sĂ©paration et de diffĂ©renciation, mais aussi et dans le mĂȘme temps non pas sĂ©quentiellement de fonctions de liaison et de rĂ©paration du lien mĂšre/enfant B. Golse.Si la rencontre pĂšre/enfant se prĂ©pare dans la tĂȘte de la mĂšre, elle a aussi lieu dans la rĂ©alitĂ©, dĂšs l’aube de la vie de l’enfant le pĂšre prĂ©sente des fonctions spĂ©cifiques en soi de par les diffĂ©rences sexuĂ©es qu’il prĂ©sente par rapport Ă  la mĂšre. Son implication est prĂ©coce, directe, diffĂ©renciĂ©e et multidimensionnelle J. Le Camus. La relation pĂšre/enfant est importante en soi et il y a un attachement spĂ©cifique pĂšre/enfant renvoyant Ă  des mĂ©canismes d’action fondamentalement diffĂ©rents de ceux sous-tendant l’attachement mĂšre/enfant ils sont basĂ©s sur les jeux de lutte physique. Il s’agit d’une relation d’activation D. Paquette dont la spĂ©cificitĂ© consiste en l’ouverture au monde et en la stimulation par l’apprentissage du risque et de la dĂ©couverte de ce qui est extĂ©rieur et nouveau. Les apports du pĂšre sont conçus dans un modĂšle de complĂ©mentaritĂ© parentale par rapport aux apports de la mĂšre D. Paquette, tout en ayant en tĂȘte la circularitĂ© des influences pĂšre/mĂšre/enfant et l’importance d’une parentalitĂ© de qualitĂ© M. E. Lamb. On parle aussi de processus de parentalisation rĂ©ciproque J. Le Camus.C’est lĂ  qu’il faut souligner la boucle de notre parcours le retour vers l’univers psychanalytique de l’intrapsychique pour y ramener les acquis de la psychologie dĂ©veloppementale et les penser dans l’articulation des fonctions psychiques du pĂšre. Notamment en ce qui concerne la fonction de triangulation, puisque rappelons-nous notre question de dĂ©part qu’est-ce qu’un tiers au quotidien ?Par delĂ  la diversitĂ© bien documentĂ©e des diffĂ©rentes fonctions spĂ©cifiques du pĂšre dĂ©crites par la psychologie du dĂ©veloppement, on ne peut rĂ©duire la relation pĂšre/enfant Ă  une relation de tendresse mutuelle. Il y a une dimension symbolique liĂ©e Ă  la triangulation, et en fonction des univers dans lesquels on se trouve, elle n’est pas dĂ©crite de la mĂȘme façon. La psychologie du dĂ©veloppement souligne les diffĂ©rences pĂšre/mĂšre, formulĂ©es de façon la plus aboutie par J. Le Camus 2001 sous forme d’une altĂ©ritĂ© dont on reconnaĂźt la valence sexuĂ©e pĂšre et mĂšre ont des spĂ©cificitĂ©s sexuĂ©es dans ce qu’ils apportent Ă  l’enfant dans les diffĂ©rentes sphĂšres de son dĂ©veloppement. Pour la psychologie du dĂ©veloppement, le tiers semble donc s’originer d’un effet d’altĂ©ritĂ© sexuĂ©e on parle de tiers prĂ©symbolique ou proto-symbolique J. Le Camus, 2001. Quant aux recherches empiriques anglo-saxonnes, elles n’évoquent pas directement la question du tiers celle-ci reste sous-jacente aux mentions de l’impact de la relation maritale sur l’implication paternelle, de contextualisation par la relation maritale M. E. Lamb, sans pousser plus loin l’ psychanalyse est la seule Ă  rappeler clairement l’existence d’une conjugalitĂ© entre les parents jouant une fonction psychique pour l’enfant celle d’avoir Ă  amĂ©nager une oscillation entre des enjeux d’exclusion et des enjeux d’inclusion, qu’il va falloir psychiquement Ă©laborer. Et c’est lĂ  l’essence mĂȘme de la triangulation au quotidien c’est l’exercice rĂ©pĂ©tĂ© de ces enjeux d’exclusion et d’inclusion face Ă  un couple de parents qui possĂšdent entre eux un lien sexuĂ© qui exclut l’enfant mais dont il a Ă©tĂ© issu Ă  un moment de leur histoire. C’est ce qui fait du pĂšre un tiers Ă  la maniĂšre d’un tiers spĂ©cifique prĂ©parĂ© par des tiers prĂ©curseurs, un tiers objet total prĂ©parĂ© par des tiercĂ©itĂ©s partielles B. Golse, 2006, cette triangulation assurĂ©e par la fonction psychique de la conjugalitĂ© des parents est Ă©galement soutenue et prĂ©parĂ©e par la multitude de diffĂ©rences sexuĂ©es existant entre les apports maternels et les apports paternels Ă  l’enfant, dans les diffĂ©rentes sphĂšres de son terme de ce parcours, sur quelles questions restons-nous ? Concernant l’origine du tiers, ce que nous venons de dire du tiers par effet d’altĂ©ritĂ© sexuĂ©e versus par tiercĂ©itĂ© en lien avec la conjugalitĂ© des parents renvoie aux questions suivantes faut-il concevoir les relations triangulĂ©es comme appartenant Ă  une ligne de dĂ©veloppement diffĂ©rente de celle des relations dyadiques K. Von Klitzing, 1999, rendant ainsi caduque le modĂšle sĂ©quentiel de S. Freud ? Le tiers est-il Ă  comprendre comme une structure toujours-dĂ©jĂ -lĂ  » ou comme un processus B. Golse, 2006 ? Comment imaginer la rencontre du tiers qui vient de l’extĂ©rieur et du tiers qui vient de l’intĂ©rieur ? Nous avons plongĂ© dans la mĂ©tapsychologie de la triangulation dans un autre article R. NoĂ«l et F. Cyr, 2009.Suite au dĂ©veloppement des conceptions de la relation pĂšre/enfant et des recherches sur les triangles pĂšre/mĂšre/enfant, faut-il penser moderniser les reprĂ©sentations de l’ƒdipe ? Le pĂšre comme tiers spĂ©cifique prĂ©parĂ© par des tiers prĂ©curseurs, le pĂšre sĂ©parateur et diffĂ©renciateur mais aussi rĂ©parateur et protecteur de la relation mĂšre/enfant B. Golse, 2006, l’ƒdipe comme moment culminant sur un continuum d’expĂ©riences triangulĂ©es K. Von Klitzing, 1999, H. R. Brickman, 1993, les triangulations normatives versus pathologiques, comment penser les familles dans leurs nouvelles structures en mutation ? Quels sont les ingrĂ©dients familiaux nĂ©cessaires au bon dĂ©veloppement Ă©motionnel de l’enfant ? Comment les dĂ©finir ? Comment la question du tiers peut-elle nous aider Ă  mettre de l’ordre dans cette question ? Un autre de nos articles tente de dĂ©velopper le paradigme du tiers comme moyen d’évaluer ces familles Ă  gĂ©omĂ©trie variable R. NoĂ«l, 2008.Enfin, nous pourrions terminer sur l’idĂ©e du paradoxe crĂ©atif pour dĂ©crire l’oscillation entre l’inclusion et l’exclusion dans l’expĂ©rience quotidienne de la triangulation. Et toujours en rĂ©fĂ©rence Ă  la pensĂ©e de D. W. Winnicott 1975, nous pourrions Ă©voquer une transitionnalitĂ© de la triangulation espace intermĂ©diaire dans lequel la question de l’origine du tiers serait suspendue d’oĂč vient le tiers ? de l’extĂ©rieur ou de l’intĂ©rieur ?, afin d’en favoriser l’expĂ©rience. ExpĂ©rimenter le tiers, vivre les liens Ă  trois sans se demander d’oĂč vient le tiers, un peu comme s’il Ă©tait Ă  la fois dedans et dehors, pour chacun des membres du alors avec cette idĂ©e d’une transitionnalitĂ© de la triangulation Ă  vivre dans la relation Ă  l’autre, nouant Ă  la fois le registre du fantasme univers intrapsychique et le registre de la rĂ©alitĂ© univers interpersonnel. Ainsi, pour faire suite au titre de cet article le pĂšre, entre la parole de la mĂšre et la rĂ©alitĂ© du lien Ă  l’enfant », nous dirions maintenant le pĂšre, vers la rĂ©alitĂ© du lien Ă  l’enfant et vers la rĂ©alitĂ© du lien Ă  la mĂšre, parent le faisant parent et femme avec laquelle, comme homme, il vit une E. L. 1975, Some further observations and comments on the earliest role of the father, International Journal of Psycho-Analysis, 56, M. et al. 1978, Patterns of Attachment. A Psychological Study of Strange Situation, New Jersey, M. 1982, Attachment Retrospect and prospect, in C. M. Parkes et J. Stevenson-Hinde Ă©d., The Place of Attachment in Human Behavior, New York, Basic Books, p. 1989, Fonctions freudiennes du pĂšre, in Le pĂšre. MĂ©taphore paternelle et fonctions du pĂšre l’Interdit, la Filiation, la Transmission, Paris, DenoĂ«l, L’espace analytique », p. E. 1964, Notes on infant observation in psychoanalytic training. 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